Bon, je m'étais dis cet après midi, en discutant sur msn, que je ferai une entrée sur ce sujet de ce qu'il me semble qu'on peut apporter à l'autre, sur la solitude, la présence... Déjà un premier principe de base, on est fondamentalement seul. Seul avec sa conscience, seul avec soi, seul maitre à bord de soi-même, seul à ressentir ce qu'on ressent, seul à pouvoir faire face ou pas d'ailleurs à ses peurs, seul avec ses blessures, seul avec ses cicatrices... Le problème d'incommunicabilité des consciences, ou d'incommunicabilité des êtres pour prendre un terme un peu plus savant, qui nous renvoie à une sorte de solitude à laquelle quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, on sera tous confrontés tout au long de nos vies. Et tant mieux j'ai envie de dire, je n'ai pas envie d'avoir d'autres moi, un c'est déjà bien assez. Et puis je sais pas, j'aime pouvoir dire, c'est moi qui décide de ce que je fais, et puis trop de proximité à un moment, je n'aime pas ça non plus.
Cependant, et je dois dire que je trouve ça assez classe, même si ça parait incompatible, on peut communiquer des choses, on peut partager des choses, et assez paradoxalement, ne pas se sentir seul, être aidé par les autres, même si au final, on n'est souvent que le seul à vraiment s'aider.
Enfin, pas facile à exprimer, mais déjà et en rapport avec le message précédent, j'ai envie de dire qu'on ne peut pas vouloir le Bonheur de quelqu'un d'autre à son insu.
Mais ça n'empêche que l'on peut quand même apporter aux autres, une présence, un soutien, une aide, un réconfort... Même si on ne peut le sauver à sa place, on peut servir de révélateur, de choses que l'autre n'avait pas vu, ou de catalyseur. J'aime bien ce mot de catalyseur au niveau de l'aide qu'on peut apporter, ou d'élément déclencheur. De prise sur laquelle l'autre peut s'appuyer pour monter, sortir d'un puits. J'ai cette image, de quelqu'un au fond d'un trou, et de quelqu'un d'autre lui tendant la main. Pour quelqu'un de triste. J'ai toujours cette image de voir un enfant triste assis dans son coin. Puis il y en a un autre, qui s'approche doucement, petit à petit, respectueusement, calmement, puis qui se pose juste à coté du précédent. Limite, qui l'entoure sans dire un mot. En silence, parce qu'il y a des moments où les mots sont inutiles. Puis, limite à un moment, qui dit une bêtise, qui offre une distraction, ou qui montre juste sa présence. Et parfois, voir un sourire, faire son chemin chez le premier qui était triste. Il y a vraiment peu de choses qui me touchent autant que ce sourire, irrépressible qui vient. Cet espèce de sourire triste, parfois accompagné de larmes, mais ce sourire tellement beau, ce sourire tellement chargé d'émotion, puis le regard qui va avec, c'est juste purement magique. Cette espèce de marque de confiance réciproque. Cette autorisation à être soi. Et la reconnaissance visible. Cette autorisation aussi à venir regarder une blessure profonde. Mais c'est quelque chose qui est magique des deux cotés. Me rappelles quelques fois aussi avoir été de l'autre coté, et même si la blessure ne disparait pas, même si on est toujours triste quelque part, c'est tout d'un coup, être rassuré, ma blessure a bien été vue, elle a bien été entendue, on ne m'en veut pas pour elle, je n'ai plus besoin de dire : attention là ça peut faire mal. Plus besoin de rester nécessairement dans la tristesse. Oui, je peux passer par dessus. Et ce sourire qui sort, sans qu'on puisse l'arrêter. C'est limite chiant des fois, parce qu'on aimerait bien rester coincé dans sa merde, mais ça devient juste impossible. Et au final, c'est même pas la peine d'essayer de lutter. C'est comme si les dernières résistances venaient de se briser. Et on est juste entrainé vers la suite. On vient de lâcher une orange comme dirait C :D. Une manière de dire, et merde, cette défense, elle ne marche plus tout d'un coup, je n'en ai plus besoin. Mais en même temps, une libération du poids de cette défense. Un partage de ce poids. Et je crois que ce sont des choses qu'on peut apporter aux autres.
Tiens, ça me fait penser aussi à un truc qu'il va falloir que je mette en forme, sur les blocages, et ce que certain appellent l'excuse facile des psys, quand ils disent que le patient ne "veut" pas aller mieux, histoire des bénéfices secondaires... J'ai eu une image qui m'est venue tout à l'heure, en fait j'ai eu plusieurs images. Mais plus que bénéfices secondaires, je crois que quelque part, il est plus juste de parler des résistances, qui sont liées à autre chose, et qui sont plus fortes que la volonté. Ou par exemple si on est dans un schéma de fonctionnement depuis longtemps, c'est comme si une voiture était garée depuis trop longtemps à un endroit, et que du coup, la végétation s'était développée tout autour, et que pour sortir la voiture de l'endroit où elle est garée, il faut aussi virer ce qui la retient. Ou bien que le tyran intérieur, avait eu le temps de mettre en place toute une police, tout un tas de lois, qui maintenaient les choses dans un état stable, et parce que ça avait été le meilleur moyen de survie à une époque, et que du coup, après, il fallait reprendre toutes les lois, et vérifier si elles étaient toujours valables ou non, et ce qu'il fallait en faire, réévaluer la législation... Et c'est là aussi que l'apport des autres peut être important, pour justement pouvoir remettre à jour tout ça. A condition bien sur d'être d'accord pour regarder tout ça, parce que ça peut être douloureux, c'est le départ d'une situation relativement stable vers l'inconnu. D'une situation connue, maitrisée, vers quelque chose aux résultats incertains.
Bon, la suite une autre fois, il commence à être vraiment trop tard là.
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