Là, c'était ce soir
Bon, je comprends plus rien. Je me suis arrêté brutalement la dernière fois, rappelé par quelque chose venant d'une situation amoureuse, d'une sorte de triangle... Mais là, je crois que je suis mal, que je suis vraiment mal en fait. Mais je n'y comprends juste plus rien. Je n'y comprends vraiment plus rien. J'ai l'impression d'être en paix, et en même temps, pas du tout. Je sais pas. Je suis en sous-poids déjà, assez nettement, et la faim, va et vient bizarrement. On croit que c'est la classe parce que je vais avoir un boulot facilement, et j'aime bien faire semblant de le croire. Mais ne me suis-je pas détruit par la même occasion ? Ne suis-je pas qu'un imbécile qui aime bien se croire plus beau plus fort qu'il ne l'est réellement ? Qui ose espérer qu'on l'aime ou qu'on l'apprécie, mais qui ne fait que se mentir ? Pourquoi encore une fois le sommeil n'a-t-il pas l'air prêt à venir ? Pourquoi ce retour des envies suicidaires tout d'un coup. Ou bien ne me suis-je pas encore trop chargé les épaules ? Que se passe-t-il ? Est-ce l'apparition de quelque chose d'étranger en moi qu'il me faudrait couper, encore une fois ? Que m'arrive-t-il bordel de merde !!!!!!! A la fois l'impression d'être en paix, et des douleurs qui viennent plus ou moins régulièrement notamment au niveau du ventre ? Ou bien est-ce un processus d'auto-destruction qui s'est finalement lancé, l'acceptation enfin que ma vie touche à son terme, que je n'ai absolument rien à y faire ? Ne suis-je pas en train de me laisser abuser quand on me dit que je suis bien, que je suis génial ? Ou bien y a-t-il quelque chose que je ne comprends pas. Quelle est cette chose en moi qui a l'air si bien, si précieuse ? Est-ce que je prends trop de douleur sur ma gueule, ou bien suis-je juste un vide interne ? Je crois que j'ai besoin d'aide mais je ne sais pas où la demander, je ne sais pas comment la demander. Ne suis-je pas en train de me mentir quand j'ai l'impression d'aller bien ? Je fume trop beaucoup trop. Je suis las, fatigué, de cette vie, de ce bordel, et j'ai l'impression parfois de trucs qui peuvent arriver. Ne seraient-ce pas que des mirages ? Ne suis-je pas juste une sorte d'extra-terrestre, complètement ailleurs quoi qu'il arrive, ou suis-je encore en train de m'inventer des histoires complètement débiles. Ou bien me suis-je encore chargé d'un poids inhumain ? Quel est donc ce poids qui pèse sur mes épaules ? Suis-je incapable de m'occuper de moi ? Suis-je dans le rêve ou la réalité ? Que vaut-il mieux ? On dit que j'aide les gens, mais qui m'aide à moi ? Suis-je même capable de m'aider ? De m'occuper de moi ? Quelle est donc ma voie mon chemin ? Il paraît que je trouve ma voix, mais à quel prix cela se paie-t-il ? Que suis-je donc en train de payer ? Quelle est donc cette chose, ou bien suis-je juste une sorte de monstre inhumain ? Ne suis-je pas en train de me perdre à croire faire des trucs géniaux ou classe, telle une nouvelle manière de fuir ? Que cela me coute-t-il donc encore ? Pourquoi m'être lancé dans cette opération pourrie de me décacher ? Et en même temps, pourquoi suis-je donc incapable de l'arrêter ? Quel est-donc ce mélange à la fois de sensation d'impuissance, et de toute puissance ? Ai-je donc l'esprit trop ouvert et que ça me perd ? Ne devrais-je pas me contenter de la médiocrité quotidienne ? Qui suis-je qui suis-je donc ? Serais-je une sorte de sangsue particulière, qui se greffe aux gens ? De manière subtile ? Ou bien tout cela serait-il juste la douleur du savoir. Que tout ce que je me cachais avait bien raison d'être caché ? Et aurait juste mieux fait de le rester ? Que c'était juste un moyen de survie ? Ou bien vois-je parfois les choses trop vite, trop instinctivement ? Pourquoi ce désir est-il trop présent ? Dois-je donc me brûler, pour finir jeune, tel un feu d'artifice ? Cette incertitude que j'aime cet inconnu que j'aime ne seraient-ils pas en train de me tuer ? Et que sont donc ces impressions de gens qui me parlent parfois ? Pourquoi ai-je donc cette impression d'entendre souvent parler dans ma tête est-ce un guide ou au contraire une erreur ? Pourquoi cette indécision me hante-t-elle donc ? Cette voix dans ma tête qui me dit qu'on m'aime, qui me dit plein de choses, qui prend des tonalités différentes, qui s'associe à des gens que je connais. Puis ces impressions de déjà-vu quand je prends une bonne décision qui ne sont plus là. Serais-je donc si près de la fin, enfin ? De la libération de ce monrde ? Ou bien je suis juste fou, complètement timbré, ayant juste besoin de me détruire ? Ou bien est-ce juste moi qui suis incapable d'accepter mon destin d'accepter qui je suis ? Suis-je trop humble ou trop orgueilleux ? Ou même trop fier de mon humilité ? Pourquoi ai-je donc cette lâcheté de vouloir faire plaisir aux gens, de vouloir les voir sourire, de les voir surmonter leurs épreuves, leurs peurs... Est-ce juste parce que quelque part, c'est ma souffrance que je veux faire voir ? Ce qui si peu voient ? Cet air léger, gentil, indifférent, moqueur, ce coté facile à vivre, qui ne pose pas de problèmes, inculqué, inscrit en moi. Moi parait-il si joyeux, depuis tout petit, tellement gentil, tellement un connard oui ? Ou bien cette gentillesse donnée aux autres, n'est-elle pas une marque de haine envers moi-même ? Une des technique des plus perverses poussée à bout ? Mais le pire, c'est que j'aime faire plaisir aux gens que ça me fait plaisir à moi. Mais n'est-ce pas là un mensonge que je me fais ? Encore un ? Pourquoi cette impression à la fois d'avancer, mais en même temps, c'est comme si j'en étais toujours au même point de départ. Quel est donc ce truc que je ne vois pas en moi ? Quelles sont donc ces choses en moi qui demeurent invisibles ? Quel est donc ce truc que tout le monde a l'air de voir en moi, mais que je ne vois pas, que je ne puis identifier ? Serait-ce justement, cette envie de rien, cette absence totale d'ambition, cette humilité, qui paradoxalement, me rendrait justement digne d'honneurs dont je n'ai que faire ? Ou peut-être que du coup, je saurai apprécier à leur juste valeur, à la fois insignifiants, et très importants. Et en même temps, cette sorte de force en moi, de force tranquille, de puissance. Cette impression d'être à la fois, si grand et si petit comment le gérer ? Qu'en faire ? Comment ces choses là se lient-elles ? Que faire de cette absence de valeur quelque part, de cette remise en question permanente de tout ce que je connais ? De cette sorte d'attrait vers le vide, vers le néant ? Ne serais-je pas mieux complètement obtu et débile, enfermé dans des schémas ? Mais n'est-ce pas aussi m'enfermer dans un schéma que de pratiquer cette remise en cause permanente ? Cette adaptabilité, cette ouverture d'esprit, qui ne seraient au contraire que la preuve d'une grande fermeture à accepter ce qui ne passe pas par une sorte d'évaluation interne ? Comment faire quand on voit toutes ces choses qui peuvent être à la fois un cadeau du ciel, et une malédiction ? Sachant qu'un cadeau du ciel, peut-être une malédiction et l'inverse aussi. Cette permanence de l'influence du point de vue sur la réalité, sur toutes les choses. Qu'en faire ? Cela me fait penser à la fin du petit prince, en particulier à cette phrase :
« Regardez le ciel. Demandez-vous : « Le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? » Et vous verrez comme tout change... »
Ce principe qui peut s'appliquer partout. Comment arriver à distinguer les choses, quand tout est à la fois question de point de vue, mais qu'en même temps, il y a une réalité intangible ? Que faire de cette sorte de richesse inutilisable quelque part ? Comment savoir qui on est, ce qu'on veut, ce dont on a envie, quand tout se mélange ainsi, quand on a à sa disposition un tel éventail de possibilités ? Quand on sait que tout est à la fois important, et vain ? Quand ce qui sécurise insécurise, et inversement ? Quand un moment, on est là de la vie, on n'en peut plus, puis qu'on sait que quelques temps après, ça sera le contraire, ou que ce sera de la colère, ou de la joie... Quand on sait que ce que l'on veut, peut être à la fois un piège que l'on se tend, ou au contraire, une intuition sincère ? Que toutes ces questions, toutes ces contradictions apparentes, sont à la fois richesse et malédiction, comment arriver à articuler les choses, et surtout dans quel but ? Puisqu'on peut s'imaginer un but et se rendre compte que l'on veut le contraire en fait. Quand un moment on est heureux de tout ça, et l'autre, on en est fatigué, ou en colère. Et surtout je suis même en contradiction avec tout ce que je viens d'exprimer. J'ai juste envie de ne plus être, et en même temps, c'est impossible. Je crois qu'au final, j'ai juste mon coeur qui pleure.
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