vendredi 1 avril 2011

Back from Castres

Déjà la chanson qui me reste dans la tête suite à l'écoute de la radio pendant le trajet.

Encore une fin d'après-midi/soirée chargée en émotion. Hier, je m'étais enfin bougé le cul pour appeler le père de Al, et donc décidé à aller en fin d'aprem, d'abord au cimetière pour aller là où Al est enterré, puis ensuite aller dîner chez ses parents. Pas mal d'appréhension déjà avant de partir. Fumé pas mal pendant le trajet, objectif, surtout ne pas y penser quelque part, plusieurs dépassement, sur la route. Pour ça, c'est cool de prendre la voiture des parents. Un peu galéré à trouver le cimetière, pour découvrir, en y arrivant, vers 18h 18h15, je sais plus que sa porte était fermé. Suis sorti, fumer une clope, faire un peu le tour du cimetière pour essayer quand même de voir là où il était enterré, (le cimetière en fait est entouré d'un grillage à travers lequel on peut voir les tombes, pas de murs à la con). Vu, une autre entrée fermée aussi, puis tout d'un coup, alors que je me redirigeai vers la voiture, je me suis juste assis par terre, le dos contre le grillage, et me suis mis instantanément à pleurer. De gros sanglots qui sont arrivés comme ça, sans prévenir. L'esprit presque vide, juste la douleur qui revenait. Juste ce besoin de verser ses larmes, que je n'avais presque pas encore versées. C'est bizarre, je crois que je n'avais du pleurer qu'une seule fois pour ça, au moment de sa mise en terre. C'est bon, ça me rassure, j'ai bien un coeur, bien un coeur, qui a été coupé à vif par cette histoire. Mais, ça veut dire qu'il cicatrise aussi.
 Bon, je comprends encore pourquoi, je me suis couché hier soir, et j'ai procrastiné cette nuit. Parce que me remettre là dedans, ça fait toujours aussi, mal. Parce que maintenant, quelque part, je ressens la douleur toute proche. Exactement, la même, mais c'est pas facile de la laisser sortir. Enfin, elle ressort de plus en plus ces derniers temps, c'est comme si je ne pouvais plus la retenir. Comme si l'obtention du diplome, le boulot... la ravivait.Surtout tout faire pour ne pas avoir à la ressentir. Je ne suis resté assis que 20 30minutes, il fallait ensuite que j'aille voir ses parents, mais je crois que ça m'aurait fait du "bien" de rester plus longtemps. Et là, je ne sais trop comment le gérer avec le boulot qui arrive. Que me reste-t-il encore de ce deuil à faire? Le finirai-je un jour? Cette impression hier à un moment, d'avoir en fait été complètement détruit. A quel niveau ai-je encore pu minimiser ce que je traversais? Pourquoi les larmes sont elles arrivées comme ça sans prévenir? L'impression que j'avais besoin de me retrouver là comme ça tout seul pour pouvoir enfin les laisser sortir. Peut-être que maintenant ça serait jouable autrement. Enfin tout seul, pas tant que ça, en même temps, j'avais plein de gens dans ma tête. Comme si pour une fois, je me disais : oui, j'ai le droit de les laisser sortir. Oui, j'ai le droit de laisser cette histoire me toucher. Oui, j'ai le droit de pleurer, et d'ailleurs, ça revient. Oui, j'ai le droit d'avoir mal. Ce que je me disais d'ailleurs en rentrant chez moi. Après, le repas avec ses parents et une de ses soeurs. Très bien, d'ailleurs, je suis vraiment content de l'avoir fait.J'y suis resté jusqu'un peu après 23h, puis, repassé par des endroits où j'avais passé du temps sur le retour. Et donc sur ce chemin, pendant le premier quart d'heure environ, je sentais les sanglots prêts à sortir. Puis cet espèce de vide dans ma tête. Et donc, j'ai eu cette impression que je ne m'autorisais probablement pas à ressentir la douleur en temps normal. Ou que c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à faire. Comme si je ne supportais pas qu'elle prenne le contrôle de moi, ou qu'elle m'empêche de garder ma lucidité. Un peu comme l'impression que j'ai de ce qui s'est passé entre ma mère et ma soeur ainée, où au final, chacune s'est laissée aveuglée par sa douleur. Et que du coup, elles se les reportaient l'une sur l'autre. Quand je les entends aujourd'hui c'est vraiment n'importe quoi... Bon, ce qui est cool, c'est que j'ai réussi à faire pleurer chacune d'elles sur ce sujet, il y a quand même des moments où je suis trop classe. Probablement, pour ça aussi, que j'ai autant de mal à l'accepter, et à la laisser sortir normalement, ou à accepter que j'ai mal, déjà à l'interieur, et ensuite pour le montrer. Ca plus cette peur qu'elle soit moquée, qu'elle ne soit pas respectée, qu'elle soit un moyen de pression sur les autres. Enfin, je n'ai eu aucun remord à évoquer le décès d'Al pendant les entretiens, surtout que je suis sur une pente ascendante à ce niveau, mais bon quand même... Mais en même temps, je crois mélangée à une sorte d'envie qu'on prenne soin de moi quand même... Bref, le bordel dans ma tête.

Bon, j'ai pas tout mis mais j'y reviendrai. Je crois que je suis prêt à dormir là.
La suite bientôt normalement;

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