lundi 11 avril 2011

titre inconnu 3

Quelle étrange état en ce moment, ces variations d'humeurs... Pas facile que d'apprendre de nouvelles manières de fonctionner.Ca ne se fait pas du jour au lendemain. Aujourd'hui, pas fait grand chose si ce n'est retrouver des gens pour voir le quart de finale. Pff ce match d'ailleurs, n'importe quoi. On a bien commencé, mener 17-0 à la mi-temps, puis la remontée des biarrots pour arriver à 17-17  à la fin du temps réglementaire, puis l'essai de Toulouse libérateur à deux minutes de la fin, du pur bonheur. J'avais ressorti mon maillot de Toulouse. Bon manquait les clopes de Al pour assurer le coté porte-bonheur, mais on a quand même gagné, donc ça va ^^. Mais, cette libération de joie au moment de l'essai était assez géniale, levé instantannément, hurlement de "yes", puis, cet état de pur bonheur après, (bon en même temps j'étais à 3 pintes de guiness), ces moments, ou le sourire ne peut juste pas quitter mon visage :). Ca me rappelle la finale de la coupe d'europe l'an dernier, j'étais dans le même état après le match, juste heureux. C et sa soeur avaient un peu hallucinées d'ailleurs. Puis échanger quelques mots avec tous les supporters de Toulouse croisés, ce simple partage du bonheur, (en même temps je devais pas être très discret avec mon écharpe, mon maillot, et possiblement le bérêt). C'est con quand même le rugby. C'est juste un truc qui sert à rien. C'est juste une sorte de défi entre deux équipes, un match qui ne changera pas la face du monde. Mais en même temps, c'est assez incroyable les émotions que ça peut libérer en moi aussi. Comment ce truc débile peut m'atteindre. C'est classe en même temps, c'est léger quelque part. Ca occupe l'esprit. Mais, c'est assez impressionnant l'investissement émotionnel que je peux avoir pour un truc aussi superficiel. C'est ça le mot que je cherchais, c'est superficiel en fait. Ca me fait penser aux changements dont je parlais tout à l'heure, ces changements d'humeur, de me sentir un moment libéré, et un autre triste; D'avoir des moments où je fais les choses tout seul, de moi-même, et d'autres où je me rabat encore un peu dans la procrastination. Comme si quelque part il manquait quelque chose pour acter la transition. Enfin, faudra voir à l'usage, puis, j'aurai probablement une tendance à la procrastination toujours plus ou moins présente, quoique... Si je pense quand même, c'est pas quelque chose qui doit pouvoir s'éclipser comme ça. Mais c'est ptet un peu, comme si je me mettais à accepter les émotions, alors que jusque là, je me consacrait plus sur les sentiments, qui sont plus solides, plus perennes, plus stables dans le temps, ce coté plus peur de mes émotions que de mes sentiments en fait. comme si à défaut d'arriver à exprimer mes émotions, je m'étais plus rabbatu sur les sentiments. Enfin, je sais pas. On m'a toujours décrit comme sentimental, et émotif. Mais j'ai toujours perçu ce coté émotif comme une faiblesse. Le truc qui me ferait pleurer. Me rappellerai toujours cette sorte de honte à la première heure de conduite quand le fait que je sois sensible augmentait le nombre d'heures que j'aurai à faire avant de pouvoir passer à la conduite accompagnée. Comment c'était considéré comme un handicap pour la conduite. Ou comment mon voisin que j'apprécie beaucoup par ailleurs avait été surpris de me voir pleurer de joie, suite à une victoire en coupe du monde, avec un essai à la dernière seconde (mais j'étais quand même bien plus jeune à l'époque) ou qu'on ne pouvait pas parait-il me passer la "chèvre de M.Seguin" en voiture petit en entier parce que je pleurais trop quelque part, ou que je me mettais à poser plein de questions pour savoir comment on pouvait faire autrement que de la laisser mourir, ce qu'on aurait pu faire pour pas qu'elle ne meure... C'est assez étrange d'ailleurs, ça fait souvent bizarre à ma psy d'ailleurs, que petit, le seul souvenir qu'on a de moi, c'est de quelqu'un de joyeux, de curieux, plein de vie, posant plein de questions, un peu rêveur certes, mais aussi content d'apprendre, de découvrir, capable d'oser, de demander... Et maintenant, putain, c'est comme si cétait parti quelque part, ça avait disparu. Me rappelle aussi de ces voyages en voiture où mes parents parlaient de je ne sais quoi, et moi qui demandait, probablement de problèmes, de trucs pas gais, et la réponse c'était : c'est fait exprès pour ne pas que tu saches. (moi qui avais du demander c'est qui "elle") Ou bien plus tard cette fois où on était en train de faire quelque chose avec les voisins, puis je sais plus la surprise, suite au fait que je n'avais pas demandé ce qu'ils faisaient, et ce putain de proverbe à la con "la curiosité est un vilain défaut" qui me revient en y repensant. Ou bien le pire, je crois que quelque part je ne l'ai toujours pas digéré. Non, c'est sur que je ne l'ai toujours pas digéré. C'était pendant l'été de mon redoublement de première année d'école, et j'avais des rattrapages. J'avais rangé chez moi pour être plus à même de les bosser. J'étais en stage, et plutôt serein il me semble. Et puis, mes parents qui montent à la base pour pas longtemps début août je sais plus pour quoi. Puis je les rejoins à Massy dans l'appartement de mes grands-parents qui n'étaient pas là. C'était juste après la découverte de la notion de douance. Ah oui, et celle où je m'étais enchainé le dernier Harry Potter en pdf en 24h non stop (j'avais même séché un jour de stage du coup ^^ genre j'étais malade...) et donc forcément, j'avais passé des heures à regarder sur internet tout ce que je pouvais trouver à ce sujet (enfin normal quoi, un truc nouveau comme ça, faut que j'en profite au maximum, que j'intègre le plus possible, le plus vite possible. la curiosité qui se réveille, et alors là c'est parti tout doit s'enchainer autant que possible. Enfin, peu importe, ça ne m'aurait pas je pense empêché de gérer mes rattrapages. Ah oui, et je ne devais pas avoir vraiment avoir commencé encore à réviser, mais bon, j'avais même planifier le rythme des révisions... Et donc du coup, mon père inquiet de ce que je n'avais pas encore commencé, qui me fait "ta mère va rester ici plus longtemps pour t'aider à faire tes révisions...", et je me rappelle de cette rage qui m'a envahi, de ce "quoi donc je suis incapable de le faire tout seul"...  Et je me rappelle avoir réagi directement en disant : mais c'est quoi cette histoire? Ou je sais plus quelque chose dans ce genre. Et eux de me répondre un truc dans le genre tu fais ce que tu veux, mais si tu veux pas d'aide, ça veut dire que tu veux pas avoir tes rattrapages, ou que tu cherches juste un moyen pour pouvoir ne rien faire, ou bien vas-y rentre chez toi comme ça tu pourras rater tes trucs sans nous avoir sur le dos... mais t'es libre de choisir de devenir un mendiant. Avec ptet un petit, je suis responsable de toi tant que tu n'as pas fini tes études, c'est nous qui te les payons... Et donc si tu veux pas, quelque part, c'est que tu nous prends pour des cons... Ca devait être quelque chose comme le dimanche, et eux qui devaient redescendre le mardi matin tôt. Et donc avec le lundi pour me décider. Et putain, je me rappelle de ces pulsions de mort qui ne m'ont pas quittés de la journée. De cette unique envie de me jeter sous le tram. D'être proche de le faire. Je ne pensais qu'à ça. Et me voyant dans cet état là, je ne pouvais juste pas rester seul. Je l'aurai probablement fait. Encore que maintenant, aujourd'hui je me pose la question. Mais à l'époque, c'était juste clair. Je ne pouvais plus du coup me retrouver seul. C'était juste trop dangereux, et du coup pas le choix, obligé de rentrer ma colère, obligé de dire à ma mère de rester. Cette absence de choix. Cette non possibilité de faire les choses à ma manière. Maintenant que j'y repense, j'aurais peut-être eu d'autres possibilités. Ce genre de "ah ouais il croit ça, mais je vais lui montrer".Je sais pas si j'en serais vraiment capable aujourd'hui, je crois pas encore. Ce n'est généralement pas le genre de méthode qui réussisse à me faire bouger mon cul. Au contraire. Plus du genre à faire "ah, je suis nul, et bien je vais te montrer comment je suis nul, j'ai pas fait ce que tu voulais, même pas content de mes efforts, ils sont mêmes pas vu, et bien fuck, juste fuck la prochaine fois, je ferais rien au moins comme ça je saurais pourquoi je me suis fait engueuler". Le pire étant si c'est quelque chose que j'ai envie de faire, c'est comme si tout d'un coup, je me trouvais juste démuni, comme si humilié de ne même pas être capable de faire ce que je veux. D'être tellement nul que rien ne marche. Et la mise en route de cette sorte de fuite vers le néant. Et suite à ça en plus l'impossibilité de continuer à regarder les choses. Comme si une nouvelle fois, et comme toujours les passions ne pouvaient que m'apporter du mal... Qu'être moi ne pouvait être qu'une connerie. Que si je me détournais ne serait-ce qu'une seconde de mon "objectif" ça allait être la catastrophe, et la preuve d'une volonté délibérée de rater, que je n'avais pas. Mais en laquelle moi-même n'avait pas confiance, à cause de tout un tas de trucs non résolus. Il restait encore un an à vivre à Al à cette époque là; Mais, c'est bien la preuve aussi que le malaise que j'avais était bien antérieur à ça. Je sais pas ce que ça aurait donné si il était resté en vie; Je ne me serais probablement pas retrouvé dans le même état de décomposition, je n'aurais probablement pas autant plongé que je ne l'ai fait à la suite de son décès. Mais serais-je aller regarder toutes ces choses en moi, je sais pas, je ne crois pas. Je crois que ça avait besoin que ça pète. C'est une question que je me pose des fois. Ou bien serais-je resté dans cet état d'équilibre pourri? Je me le demande. Ou peut-être est-ce juste un moyen de me dire que cette souffrance, que son décès, que ce manque, que cette tristesse n'aura pas servi à rien. Parce que c'est plus facile d'accepter comme ça. Je sais pas. (Tiens, les pleurs qui reviennent, mais sans larmes maintenant).

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