mercredi 30 mars 2011

Apport de l'autre, apports à l'autre

Bon, je m'étais dis cet après midi, en discutant sur msn, que je ferai une entrée sur ce sujet de ce qu'il me semble qu'on peut apporter à l'autre, sur la solitude, la présence... Déjà un premier principe de base, on est fondamentalement seul. Seul avec sa conscience, seul avec soi, seul maitre à bord de soi-même, seul à ressentir ce qu'on ressent, seul à pouvoir faire face ou pas d'ailleurs à ses peurs, seul avec ses blessures, seul avec ses cicatrices... Le problème d'incommunicabilité des consciences, ou d'incommunicabilité des êtres pour prendre un terme un peu plus savant, qui nous renvoie à une sorte de solitude à laquelle quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, on sera tous confrontés tout au long de nos vies. Et tant mieux j'ai envie de dire, je n'ai pas envie d'avoir d'autres moi, un c'est déjà bien assez. Et puis je sais pas, j'aime pouvoir dire, c'est moi qui décide de ce que je fais, et puis trop de proximité à un moment, je n'aime pas ça non plus.

Cependant, et je dois dire que je trouve ça assez classe, même si ça parait incompatible, on peut communiquer des choses, on peut partager des choses, et assez paradoxalement, ne pas se sentir seul, être aidé par les autres, même si au final, on n'est souvent que le seul à vraiment s'aider.
Enfin, pas facile à exprimer, mais déjà et en rapport avec le message précédent, j'ai envie de dire qu'on ne peut pas vouloir le Bonheur de quelqu'un d'autre à son insu.
Mais ça n'empêche que l'on peut quand même apporter aux autres, une présence, un soutien, une aide, un réconfort... Même si on ne peut le sauver à sa place, on peut servir de révélateur, de choses que l'autre n'avait pas vu, ou de catalyseur. J'aime bien ce mot de catalyseur au niveau de l'aide qu'on peut apporter, ou d'élément déclencheur. De prise sur laquelle l'autre peut s'appuyer pour monter, sortir d'un puits. J'ai cette image, de quelqu'un au fond d'un trou, et de quelqu'un d'autre lui tendant la main.  Pour quelqu'un de triste. J'ai toujours cette image de voir un enfant triste assis dans son coin. Puis il y en a un autre, qui s'approche doucement, petit à petit, respectueusement, calmement, puis qui se pose juste à coté du précédent. Limite, qui l'entoure sans dire un mot. En silence, parce qu'il y a des moments où les mots sont inutiles. Puis, limite à un moment, qui dit une bêtise, qui offre une distraction, ou qui montre juste sa présence.  Et parfois, voir un sourire, faire son chemin chez le premier qui était triste. Il y a vraiment peu de choses qui me touchent autant que ce sourire, irrépressible qui vient. Cet espèce de sourire triste, parfois accompagné de larmes, mais ce sourire tellement beau, ce sourire tellement chargé d'émotion, puis le regard qui va avec, c'est juste purement magique. Cette espèce de marque de confiance réciproque. Cette autorisation à être soi. Et la reconnaissance visible. Cette autorisation aussi à venir regarder une blessure profonde. Mais c'est quelque chose qui est magique des deux cotés. Me rappelles quelques fois aussi avoir été de l'autre coté, et même si la blessure ne disparait pas, même si on est toujours triste quelque part, c'est tout d'un coup, être rassuré, ma blessure a bien été vue, elle a bien été entendue, on ne m'en veut pas pour elle, je n'ai plus besoin de dire : attention là ça peut faire mal. Plus besoin de rester nécessairement dans la tristesse. Oui, je peux passer par dessus. Et ce sourire qui sort, sans qu'on puisse l'arrêter. C'est limite chiant des fois, parce qu'on aimerait bien rester coincé dans sa merde, mais ça devient juste impossible. Et au final, c'est même pas la peine d'essayer de lutter. C'est comme si les dernières résistances venaient de se briser. Et on est juste entrainé vers la suite. On vient de lâcher une orange comme dirait C :D. Une manière de dire, et merde, cette défense, elle ne marche plus tout d'un coup, je n'en ai plus besoin. Mais en même temps, une libération du poids de cette défense. Un partage de ce poids. Et je crois que ce sont des choses qu'on peut apporter aux autres.

Tiens, ça me fait penser aussi à un truc qu'il va falloir que je mette en forme, sur les blocages, et ce que certain appellent l'excuse facile des psys, quand ils disent que le patient ne "veut" pas aller mieux, histoire des bénéfices secondaires... J'ai eu une image qui m'est venue tout à l'heure, en fait j'ai eu plusieurs images. Mais plus que bénéfices secondaires, je crois que quelque part, il est plus juste de parler des résistances, qui sont liées à autre chose, et qui sont plus fortes que la volonté. Ou par exemple si on est dans un schéma de fonctionnement depuis longtemps, c'est comme si une voiture était garée depuis trop longtemps à un endroit, et que du coup, la végétation s'était développée tout autour, et que pour sortir la voiture de l'endroit où elle est garée, il faut aussi virer ce qui la retient. Ou bien que le tyran intérieur, avait eu le temps de mettre en place toute une police, tout un tas de lois, qui maintenaient les choses dans un état stable, et parce que ça avait été le meilleur moyen de survie à une époque, et que du coup, après, il fallait reprendre toutes les lois, et vérifier si elles étaient toujours valables ou non, et ce qu'il fallait en faire, réévaluer la législation... Et c'est là aussi que l'apport des autres peut être important, pour justement pouvoir remettre à jour tout ça. A condition bien sur d'être d'accord pour regarder tout ça, parce que ça peut être douloureux, c'est le départ d'une situation relativement stable vers l'inconnu. D'une situation connue, maitrisée, vers quelque chose aux résultats incertains.

Bon, la suite une autre fois, il commence à être vraiment trop tard là.

mardi 29 mars 2011

La blessure du "je veux que tu sois heureux"/C'est pour ton bien/Ca te sera salutaire...

Si il y a bien une chose, qui a tendance à activer mes pires défenses, je crois que c'est celle là. Impliquant une réaction je pense souvent assez immédiate, quoique peut être un peu sournoise de ma part. Je crois que ça réveille en moi une blessure très profonde et très difficile à entendre, puisque comment entendre qu'on me fait mal, puisque c'est pour mon bien?? Il y a là une sorte de paradoxe, peu évident à voir. Et moi avec ma naïveté prêt à croire que c'est effectivement pour mon bien, prêt à laisser cette décision. Mais plus j'y pense, et plus je trouve que cette justification du "c'est pour ton bien", est une des plus violentes attaques qui soit, plus ça me semble être en cas de trop grande utilisation comme un pur et simple déni de l'autre en réalité, comment ça peut être un moyen de le bloquer, de l'enfermer, de transfert de la responsabilité de son propre bien être sur l'autre. En fait, je crois, que c'est du néant que je reviens. D'un monde où souffrir, être mal, être triste, ne pas être en forme, était un interdit à ne surtout pas franchir.
Je me rappelle encore de ce jour il y a à peu près un an, où ma mère est venue, qu'elle voulait chercher à m'aider pour je ne sais plus quoi. Et puis, j'en pouvais plus de cette attente que je sois bien. Et de lui avoir juste dit : "Et si j'ai envie d'être mal?". Et elle qui me répond "Si tu veux être mal, je m'en vais", avec une sorte de douleur, de violence, de blocage... Exactement la raison pour laquelle je ne le dis pas, exactement la raison, pour laquelle, je n'ai pas vraiment envie d'aller mal. Je le lui ai dit, puis finalement, on a passé l'après-midi à discuter de je ne sais plus quoi. Peu importe.
Mais c'est juste un exemple de ce que vouloir absolument le bonheur des gens, peut n'être en fait qu'une prison, qu'à vouloir que quelqu'un soit heureux, on peut lui faire mal. Si son propre bien dépend trop de celui des autres, ça veut dire qu'on leur fait porter la responsabilité de notre propre bien d'une certaine manière, ce qui ne me plait guère. Mais surtout cette impression d'une sorte de prise pour acquis que je veux être bien, ce qui est le cas en même temps, mais sans me laisser la liberté de savoir ce qui est le mieux pour moi. Avec en même temps, cette sorte d'"impunité", parce que "c'est pour mon bien", avec la possibilité derrière, si je ne suis pas d'accord de me dire que je ne veux pas mon bien, et donc quelque part, que je veux rendre l'autre malheureux... Ce qui est rarement mon objectif. Une sorte de manque de confiance en quelque sorte, en ma volonté d'être bien... D'absence de libre arbitre pour savoir ce qu'il me faut, d'interdiction de faire une connerie, de négation complète de moi-même. Le pire étant si je pouvais déjà avoir envie de faire la chose, où cela devient un peu comme si on voulait s'approprier ce que j'étais. Cette impression d'humiliation où on sait mieux que moi ce qu'il me faut, et où il semble que de toute façon, je suis incapable de faire quelque chose de bien si on ne vient pas me tenir la main... Inexistence, pas d'écoute, je ne suis donc rien...
Ça me fait penser à une discussion que j'ai eu cet après-midi avec ma mère, où elle parlait d'un livre de Boris Cyrulnik dans lequel on voyait évoluer les victimes d'un tremblement de terre. Et celles qui s'en sortaient le mieux, au final n'étaient ni celles qui étaient laissées à elles mêmes, ni celles qui étaient trop entourées et à qui on faisait tout, mais celles que l'on entourait, mais qu'on savait aussi laisser se débrouiller toutes seules, car elles pouvaient laisser parler leur capacité de résilience. Mais je crois qu'il va falloir que je lise des trucs de Cyrulnik, car il a l'air très penché sur ce concept de résilience, qui est à mon avis fondamental dans la nature humaine, et dans l'idée d'aller "bien". Car je crois en effet, qu'on peut se remettre d'énormément de choses, qu'on peut surmonter pas mal d'épreuves, et que si les erreurs sont nécessaires à la vie, savoir se relever est aussi quelque chose de très important, surtout si on en profite pour apprendre des choses.

dimanche 27 mars 2011

Meilleur des mondes citation 1

La révolution véritablement révolutionnaire se réalisera, non pas dans le monde extérieur, mais dans l'âme et la chair des êtres humains.

La pluie qui tombe

Il y a des moments, j'aime la pluie. J'aime déjà l'orage, quelque soit le temps. Mais la pluie aussi, c'est quelque chose de classe, c'est la vie quelque part, l'eau qui tombe, ce besoin d'eau que nous avons, la voilà qui nous est donnée du ciel, la voilà qui vient purifier l'atmosphère, voilà l'odeur du dehors qui change, voilà les plantes, l'herbe qui peut enfin boire, voilà cette fraicheur qui fait du bien... Parfois, j'aime même juste me balader sous la pluie, la laisser me laver, la sentir qui me tombe dessus, puis voir tous les gens qui fuient cette pluie, et de juste aller me jeter en dessous, faire un gros fuck à tous les a priori sur la pluie, puis rentrer, se changer, limite prendre une douche bien chaude qui réchauffe, qui délasse, qui détend, qui redonne un peu de chaleur aux muscles stressés par le froid et l'humidité. Puis des fois, rentrer trempe, mais juste libéré en quelque sorte, ce bonheur de sentir l'eau, une sorte de communion avec la nature.
Pour ça que je rentrais en partie à pieds du boulot quelque soit le temps aussi, la pluie ne me gênait pas. Cette joie, de dire "ouais, il pleut, il vente, il neige... et alors?" Seul le froid, ou la peur de glisser sur la neige m'ont fait prendre le métro quelques fois. Mais c'est cool aussi de se balader sous la pluie, surtout quand on a un endroit chaud où rentrer pas loin. Et j'ai envie de dire que chacun des deux donne d'autant plus de valeur à l'autre qu'il existe.

Juste envie d'écrire 1

Je crois en fait, que c'est comme ça que je vais intituler les messages que je ne sais comment intituler. C'est le plus simple en fait.

Petit coup de blues ce soir, mais ça va mieux maintenant. Je voudrais déjà remercier une amie pour la discussion, le coup de teléphone, et ça de Régis de Sa Moreira je crois : "Qu'il la laisse simplement s'en aller relevait de son intelligence et non de sa connerie. elle avait besoin de ce départ. il ne pouvait qu'espérer qu'elle le trouve quelque part où il n'était pas."
D'ailleurs, ma chanson pourrie du jour qui m'est venue en tête, je ne sais comment, c'est ça. http://www.youtube.com/watch?v=-6g-Vh4vcD0&feature=autoplay&list=QL&index=1&playnext=20 (Par contre, je ne l'assume pas vraiment)

Pas encore vraiment commencé, le meilleur des mondes, mais je sens déjà que je vais beaucoup aimer ce livre. Déjà pour l'épigraphe je crois, que je vais retranscrire ici :
« Les utopies apparaissent bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?… Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. »
C'est quelque chose qui me parle tellement. Il n'y a pas grand chose qui me rebute autant que de vouloir réaliser une utopie. Cette idée de vouloir partir d'un concept et de vouloir y accoler la réalité. De partir d'une idée aussi belle soit elle, et de croire qu'on pourra la faire venir dans le monde, et ainsi atteindre le "Bonheur". La recherche d'une certaine "immortalité"... ou comment se voiler la face. Il me semble tellement plus sensé, de partir de la réalité, de ce qui est, puis ensuite à la limite d'essayer de le modéliser à travers des idées, des concepts ou bien ne seraient-ce que des mots, j'ai envie de dire pourquoi pas, mais à conditions de ne pas oublier que ceux-ci ne sont qu'une transcription très très imparfaite de la réalité. Un modèle qu'on emploie, parce qu'il est pratique. Parce que ce qu'il crée, ce qu'il permet de faire est quand même intéressant, mais qui ne reste malgré tout qu'un modèle assez éloigné de la réalité. Tout comme en Physique, ou en Chimie, tous les modèles qui servent à calculer les choses, ont une utilité certaine mais ne constituent en aucun cas un gage de vérité, ou ne peut répondre à la question pourquoi c'est comme ça. Que ce n'est quelque part, qu'un empirisme parmi tant d'autres.
Par exemple, si les lois de la gravitation de Newton, ou même la relativité d'Einstein sont des avancées considérables, permettent d'anticiper ou d'expliquer tout un tas de phénomènes naturels, on n'a toujours pas de réponse à pourquoi la gravité? Pourquoi l'espace temps ne pourrait-il pas ne pas se déformer? On n'a toujours pas la moindre indication sur le sens des choses, toujours pas d'information sur la nature interne des choses, au fond, j'ai envie de dire que quelque part, on n'en sait toujours pas plus qu'aux époques antiques. Et probablement n'aurons nous jamais de réponses, tout du moins au cours de notre séjour sur cette Terre. Et que l'erreur à mon avis, serait de croire que parce qu'on a ces explications on connait les choses. Je ne pense pas que ce soit le cas. D'oublier qu'on n'a affaire qu'à des modèles, des abstractions, certes intéressantes, et permettant d'agir aussi dans le monde réel, mais qui ne constituent pas une connaissance de la réalité. (Note pour moi, faut absolument que je lise le réel et son double de Clément Rosset). Et tout ça pour en revenir au langage, aux mots, qui pour moi ne sont quelque part qu'une modélisation de ce qu'on est, de ce qu'on ressent, un outil bien imparfait, même si il a son charme. J'apprécie d'ailleurs pas mal l'ironie d'utiliser des mots pour essayer d'exprimer cela. Et c'est pour cela que je ne supporte pas la volonté de rendre réelle une Utopie, une Idée, car il me semble que quoiqu'on fasse, quoiqu'il arrive, on renie nécessairement une partie de la réalité (Et oui, je sais bien que de parler de la réalité, comme un concept, c'est s'éloigner de cette réalité justement).
Ce qui me ramène à quelque chose que j'ai énormément apprécié dans 1984 au delà de la fameuse critique des totalitarismes... dont je suis passé à peu près totalement à coté, si ce n'est au niveau du soi-disant arrêt de l'Histoire, de la pseudo-croyance en l'immortalité du parti, en l'éternité de Big Brother... Ce que j'ai adoré, c'était la puissance de la double pensée, de cette capacité qu'on peut avoir à faire des liens entre des choses apparemment contradictoires, (ahah, je viens de donner la main à mon chat), cette manière dont les contraires peuvent se marier entre eux en quelque sorte. Ou comment toutes les choses ont en elles leur propre fin j'ai envie de dire. Ou comment le coté éphémère de quelque chose peut lui donner sa valeur, alors que d'un autre coté, ça peut aussi lui en enlever. Il est vraiment étrange ce monde. A la fois, toujours le même et toujours changeant. Comment on peut oublier des choses, ou comment elles ne peuvent n'être présentes qu'au moment où on en a besoin, les utiliser en sachant qu'on en a besoin, puis j'ai pas envie de dire disparaitre, parce que je crois que chaque chose que l'on fait participe de notre construction.
Tiens, ça me fait passer à cette chanson de Shurik'n :
Mais quand même cette possibilité parfois aux choses à venir au devant de nous quand on en a besoin. Mais parfois c'est le contraire. Comme ce retour à Toulouse je crois.
Ça me fait du bien de rentrer, de quitter la pression de la région Parisienne, de "glander" un peu, enfin, glander pas tant que ça, parce que c'est pas non plus comme si je perdais mon temps. Mais de me retrouver dans cet endroit que je connais, sans pression, à juste faire les choses comme je le sens, à pouvoir, juste parfois sentir l'air, sentir le soleil sur ma peau, ressentir le monde quelque part. Enfin, c'est assez étrange, mais je sais que c'est quelque chose dont j'ai toujours eu besoin, de ces moments, où c'est comme si je pouvais tout d'un coup poser un fardeau, et juste laisser les sens ressentir. Un peu comme ce qui s'est passé samedi dernier quand je suis allé me poser quelques heures à coté de la Seine, ou ces moments à Fermat, où parfois (je ne m'en suis malheureusement rendu compte qu'à la fin), j'allais juste me poser au bord de la Garonne, et d'avoir le regard qui se fixe quelque part, d'avoir comme si les sens s'éveillaient, comme si je quittais le monde, mais qu'en même temps, j'étais connecté à ce qui m'entoure. Avec le cerveau qui à la fois s'arrête, et même temps, c'est un peu comme si il travaillait en arrière plan. Ces moments, où c'est comme si je sais pas, je me laissais juste aller à être quelque part, où c'est comme si je faisais la paix avec moi-même, où je m'arrête, je me pose. Ces moments si précieux, où je peux juste apprécier d'être en vie.
C'est étrange d'ailleurs, car en même temps que je me sens en vie, je me sens souvent mort en même temps. Encore un preuve de ces pseudos-contradiction. Plus je meurs quelque part, plus je suis en vie. Tellement l'impression d'être mort pour moi, cette capacité que j'ai à me réjouir de la joie des gens. C'est un cadeau formidable, une force pour se relancer assez incroyable, et en même temps un piège impitoyable, un moyen de s'oublier d'être nié, de retourner au néant, de se vider complètement, de ne plus exister par soi-même. Un putain de cadeau empoisonné. Et en même temps, une des plus belles choses en moi. Cette phrase de Frodon à la fin du Seigneur des Anneaux qui me vient parfois, ce :
"On nous a envoyé sauver la Comté Sam, et elle a été sauvée. Mais, pas pour moi..."
C'est probablement comme ça que je finirai, enfin je n'en sais rien, mais c'est une intuition que j'ai depuis un bon moment. Si c'est mon destin, c'est loin d'être le pire, mais je crois qu'il y a encore du chemin avant d'y arriver. Bon du coup, je suis reparti dans mes histoires à la con dans ma tête, je crois que je vais m'arrêter ici pour aujourd'hui.

samedi 26 mars 2011

Pagaille!!!

Non, ce n'est pas pour parler du bordel ambiant qui se déroule dans ma tête, mais pour parler de mon chat. Et Pagaille, c'est son nom. J'adore ce chat, il va bientôt mourir, déjà 15 ans, ça fait quelques fois qu'à chaque fois que je redescends, je me demande si c'est la dernière fois que je le vois. Là il est en train de dormir sur mon sac à coté de moi, en train de ronronner. C'est cool, à chaque fois que je redescends, il passe son temps dans ma chambre. C'est assez étrange comment il est entré dans ma vie. Je me rappelle, je devais être en CM2 ou en sixième, c'était les vacances de Toussaint, et mes cousines avaient eu un chat depuis environ un an. Ma mère avait eu des chats quand elle était avec mes sœurs, elle m'avait raconté des histoires de ces chats, mais pour nous il n'avait jamais été question d'en avoir. Je me rappelle aussi de la peur que j'avais des animaux, à ne jamais oser les approcher ni les toucher. Puis on était allés chez des amis de mes parents, qui avaient deux petits chats de 4-5 mois. Et donc avec Pagaille, je sais pas, c'est un peu étrange, mais quelque part il n'avait pas peur, j'ai appris à le connaitre petit à petit. Appris petit à petit à avoir moins peur des animaux. Et maintenant, il parait que je suis un aimant à chat. Mais, j'aime les chats. J'aime les caresser. J'aime les entendre ronronner. J'aime à la fois leur indépendance, et affection. Cette sorte de présence qu'ils sont capables d'apporter. Bon, il est un peu chiant quand il vient gratter à la porte de ma chambre le matin, me réveiller, mais je suis content de lui ouvrir. Plus jeune il venait sur mon lit, mais plus maintenant, plus trop. Mais, c'est étrange, quand je suis là, c'est toujours avec moi que ma mère lui met l'anti-puce, ce qui est quand même une épreuve non négligeable. Puis cette manière qu'il a quand je ne suis pas très bien, de juste venir me trouver, se laisser caresser, m'indiquer qu'il est là. Je lui ai parlé plus d'une fois, souvent eu l'impression que d'une certaine manière il me comprenait. Ça doit être quelque chose, comme cette paix qu'on aime bien avoir tous les deux, puis son amour des endroits assez insolites où il arrive à être calme. Une fois dans l'évier de la cuisine, sur le baby-foot... Toujours des trucs imprévus. Mais je crois que si je devais me réincarner, ce serait en chat. J'aime bien à la fois ce coté solitaire, et affectueux à leur manière qu'ils ont. Et donc, Pagaille, mon petit chat, fallait bien que j'écrive un truc pour toi. Je t'ai remis dehors là. Je me rappelle de quelques fois, où tu es venus sur mes genoux, ce qui est quand même assez rare chez toi, pour y rester un très long moment. Cette avidité parfois pour manger les croquettes, ces petites "fugues" que tu as faites, où finalement, on te laissait un, deux mois à un endroit, parce que tu n'étais pas là au moment de partir. De ce que ta chambre préférée, quoi qu'on en dise, ça restera la mienne :D J'ai rarement eu à t'engueuler au final, puis t'étais quand même paisible comme chat. Puis, ça me fait du bien de te retrouver, tant que tu es là, j'en profite :).

vendredi 25 mars 2011

Big Brother

Ne mettrait-on pas aussi en évidence dans ce livre la puissance du syndrome de Stockholm? Va falloir que je réflechisse à tout ça tiens.

1984

Bon, voilà, je viens juste de finir de lire 1984. J'adore ce livre. Il est juste génial. Je ne sais encore trop quoi penser de la fin. Enfin, si que remporter des victoires sur soi-même est quelque chose d'énorme. En fait je crois que c'est surtout ça qui est important dans le livre. Ainsi que toute la réflexion qui y est faite sur le relativisme, sur la dualité de l'ensemble des différents concepts, et sur les manières possibles de renverser ces dualités, ces contradictions... Sur l'importance de la conversion aussi en quoi il rejoint Saint Exupéry. Là où je suis moins sur par contre, c'est déjà sur les réactions face à la douleur, et au stress, notamment dans la chambre 101, mais après tout pourquoi pas, je ne sais pas vraiment quel niveau de douleur on peut supporter. Ce que je comprends moins par contre, c'est cette espèce d'impossibilité qui semble arriver entre Julia et Winston à la fin. Car malgré la trahison réciproque, il me semble que l'acte d'amour énorme est justement, le pardon réciproque. Et que cette "volonté de mettre l'autre à sa place" sur le coup, est justement un bienfait pour la relation quelque part, qui même si il fait très mal, peut être humiliant etc... et comme dans tout le reste du livre quelque part, c'est aussi le moment où l'on se retrouve, le moment où l'on accepte d'être, le "tu es" en quelque sorte. Et je crois que c'est justement l'une des choses les plus importantes dans une relation que d'être capable de dire aussi "je suis" et "tu es", que c'est un acte d'amour même s'il parait mettre à distance. Et que si on peut conjuguer ces deux là avec un nous aussi un peu, c'est quand même assez classe, même si ce "nous" me parait toujours quelque peu étrange. Je pense que j'aurai d'autres choses à dire là-dessus, mais pas maintenant, il va falloir que ce livre mature un peu dans ma tête, puis va falloir que j'enchaine avec le meilleur des mondes. En tout cas, très content de l'avoir lu, et quelque part, c'est bizarre, je n'ai pas eu cette sensation d'oppression dont pas mal de monde m'avait parlé.

Sinon, je n'ai rien écrit ici hier justement parce que je lisais... On ne divulguera pas l'heure de coucher, et du coup ce soir encore c'est encore assez scandaleux, mais bon, faut bien profiter des vacances aussi. Sinon, quel bonheur (même si je n'aime pas ce mot) de rentrer chez soi. De retrouver ce pays que je connais, d'aller faire des tours sous un soleil bien présent sur des routes que je connais par cœur (même si cela implique de rouler un peu au dessus des limitations), de conduire tout seul, une cigarette à la bouche, la radio en marche... Puis je me suis fait un petit plaisir hier soir aussi. Je suis repassé par la fac, et notamment les coteaux de Pech David. J'adore cette petite route qui monte, et surtout en revenant de Paul Sab, la nuit, la vue que l'on a sur Toulouse éclairé, de voir toutes ces lumières dans la nuit, puis les étoiles au dessus. Puis l'odeur du printemps avec la fenêtre ouverte, l'odeur de la région. C'est fou d'ailleurs cette odeur, ça me le fait à chaque fois que je redescends en voiture, en arrivant en midi-pyrénées, l'odeur change. Cette sorte de "je rentre chez moi". C'est vraiment trop classe. Ca me fait penser au premier chapitre de la lettre à un otage d'Antoine de Saint Exupéry. Pfff, encore un de ces trucs, c'est quand même magique, ce qu'il écrit, cette importance d'avoir un chez-soi, d'avoir un endroit où retourner... Tiens ça me fait penser à un truc : "Nous nous découvrons vite des amis qui nous aident. Nous méritons lentement ceux qui exigent d’être aidés." Va falloir que je médite encore cette phrase tiens.
Sinon hier très bon repas, avec deux amis, ça m'a fait très plaisir, puis ça faisait un moment que je ne les avais pas vu, surtout pour un d'ailleurs, puis le plaisir d'aller faire un tour sur la place du Cap', le petit tour à la daurade, même si j'aurais aimé me rapprocher un peu plus de la Garonne, puis retrouver ces endroits que j'ai connus, faire un petit pèlerinage en disant bonjour à la fac, à Fermat, aux routes que j'ai énormément empruntées, cette sensation par moment d'être juste moi. Le plaisir du dépassement inutile mais de sentir que la voiture répondait...
Sinon aujourd'hui à part la lecture, petit repas au resto (encore me dira-t-on, mais c'est bon, j'ai besoin de reprendre un peu de poids), coup de téléphone de Thales pour voir quand je commençais, puis un petit tour chez le coiffeur, histoire de faire quelques soins aux cheveux, et d'aérer un peu la coupe, parait que c'est plus classe comme ça.
Mais vraiment trop classe 1984, j'y reviens, j'y pensais en pause clope, cette réflexion sur la dualité de l'ensemble des concepts qu'on utilise tous les jours, j'adore ça. J'ai tellement l'impression en parlant, ou quand on part dans une argumentation... ce qui n'est pas dit est toujours au moins aussi important que ce qui l'est. Et que des fois, dire des choses c'est en cacher d'autres, c'est comme si on ne présentait qu'un coté d'une pyramide, et que du coup, on ne pouvait plus concevoir le reste. Il y a aussi ce coté idéaliste, de nous dire que les choses existent avant tout dans notre esprit, je suis assez d'accord avec ça. En tout cas, que pour quelqu'un, les choses n'existent que dans son esprit, ce qui ne veut à mon humble avis pas dire que rien n'existe en dehors. Cependant, il faut savoir en garder conscience. Et je pense que toutes les idéologies, sont tout simplement inapplicables. Ce que je me disais aussi, c'est que quelque part, ce qui était important, en tout cas mon but dans la vie, c'est surtout que celle-ci soit supportable. Après, qu'importe les émotions, les joies les peines, tant qu'on arrive à les supporter, les accepter sans qu'elles ne deviennent des obsessions, c'est à ce moment là qu'on est réellement libres. Enfin en tout cas, qu'on peut choisir en restant fidèle à soi-même, ce qui est quand même pour moi une des choses les plus importante. Essayer de se rester fidèle.
Enfin, je vais m'arrêter là, la fatigue arrive, et je feris bien de dormir.

mercredi 23 mars 2011

Bon en fait non

En fait non, je crois que T. c'était vraiment le bon choix, que c'était juste ma peur qui remontait, ma peur de faire comme d'habitude, de laisser tout se décider pour moi... Mais je crois que le CEA aurait quelque part été trop en retrait, trop mode glandouille, ptetre trop retomber dans mes travers. Remarque, c'est ptetre encore la même erreur que celle que j'ai faite quand je suis allé en prépa. Mais je sais pas, j'avais plutôt un bon feeling lundi matin, une fois sorti du bus pour aller signer, puis au pire, je pourrai toujours aussi me barrer avant la fin de la période d'essai.
Enfin, c'est déjà une bonne chose, premier contrat de travail, c'est une nouvelle vie qui commence quelque part. Un saut dans l'inconnu. C'est la fin de quelque chose, et quelque chose d'autre qui commence, c'est la vie quelque part. Je crois que c'est cette peur qu'on choisisse pour moi qui ressortait. Mais il faut que je sois honnête avec moi-même aussi, même si je n'ai pas vraiment l'esprit corporate, c'est quelque chose que j'avais vraiment envie de tenter à la base. En tout cas depuis ce dernier stage. Et puis c'est aussi quelque chose qu'il faut que je vive je pense, cette "rentrée dans la vie active", même si je pense que fondamentalement, ça ne changera rien. Comme toute ces choses qu'on présente comme des changements essentiels, et qui au final, ne sont pas si impressionnant que ça. Les changements les plus importants que j'ai connus sont dus plus à des illuminations intérieures (illumination à prendre au sens de Saint Exupéry dans pilote de guerre). C'est ça qui fait avancer, quand tout d'un coup on réalise quelque chose, qu'on découvre une nouvelle vision de ce que l'on est, et de comment le monde tourne.

Et quelque part, on pourra me dire ce que l'on veut, mais je suis persuadé que l'être humain, n'est vraiment pas si différent que ça des autres animaux. Toujours guidé avant tout par ces stimuli basiques que sont la joie, la douleur, la tristesse, la paix, la peur, la colère, l'empathie... qui sont mine de rien les informations de base pour l'apprentissage de la survie quelque soit l'espèce prise en compte. Mais toutes ces méthodes d'informations archaiques sont elles encore adaptées de nos jour?

Enfin, qu'importe les choses continuent de changer, je suis donc toujours en vie, et très très heureux d'avoir mangé avec C ce midi. Là je suis chez mes parents à Toulouse, mais qu'est-ce que ça fait du bien d'avoir quelqu'un qui me connait aussi bien. Et je sais pas, même si le lien qui nous unit  a changé de nature quelque part, de savoir qu'il est toujours là, toujours aussi présent, de se rappeler son existence, de savoir que ces moments ne sont absolument pas partis en fumée, de ne pas avoir peur des systèmes de défense l'un de l'autre, d'être capable d'en rire. De savoir que quelque soit le nom que l'on peut donner à ce qu'il y a entre nous, quelque soit le rapport d'éloignement, rapprochement... on sait, ce qu'il y a, même si ce n'est pas formulable en mots. D'avoir pu se donner des choses différentes, d'avoir pu apprendre l'un de l'autre... Enfin, je sais pas, il y a tellement de choses à en dire, c'était vraiment classe. Ce coté quelque part, on se fait du bien l'un à l'autre, et chacun de notre coté aussi en même temps.

Enfin une nouvelle vie qui va commencer, espérons qu'elle soit plus classe que l'ancienne, et tout cas je tenterai de faire en sorte qu'elle le soit, même si l'ancienne était aussi classe par certain cotés. Essayons de faire en sorte que ce que j'ai vécu ne serve pas à rien, et déjà ça sera pas si mal que ça ;)

lundi 21 mars 2011

Erreur stratégique?

C'est peut-être au CEA que j'aurai du aller.


Enfin, trop tard pour faire machine arrière maintenant.



Edit : qu'importe maintenant c'est signé, puis on verra bien ce que ça donnera. Au pire, je me barrerai.

How I met your mother

En fin d'aprem, j'ai vu Raph, ça faisait plaisir, il se débrouille plutôt bien, son stage a l'air de gérer...  Bu deux bières qu'il avait ramenées de Belgique, la Livinius et la Montagnarde, très bonnes chacune, un plaisir de les découvrir. Raph, c'est un membre de la buraliste, le groupe de potes qu'on avait formé en première année à l'école, on était 7 à la base, deux en sont sortis la première année, on n'est plus que 4 maintenant disséminés dans toute la France, je suis le seul à avoir eu ce foutu diplôme. Du coup, ça faisait plaisir de lui montrer, et de savoir que pour lui aussi, ses études sont en train de se finir, et plutôt bien, après lui aussi des années de galère, il se met à majorer sa promo :)

Et donc en parlant de choses et d'autres, il m'a dit qu'il était en train de regarder How I Met Your Mother ces derniers temps, et qu'il pensait à moi en le regardant, parce qu'il chantait le générique de début, chose que je fais tout le temps quand je regarde cette série. Je me rappelle à l'époque, c'était Al qui me l'avait faite découvrir, j'avais du regarder la première saison et demi en deux jours, si j'avais bien mon rythme habituel quand je me mets à prendre une série en cours. L'exemple le plus frappant étant friends, dont j'avais regardé les 10 saisons en environ une semaine, sachant qu'une saison dure en moyenne 8heures, et qu'ils avaient réussis à me faire sortir un peu entre temps, ça donne une idée du rythme adopté.
J'adore les séries, parce que c'est quelque chose de continu, on a plus le temps d'apprendre à découvrir les personnages, de connaitre leur vie, leurs petits défauts, leur caractère... C'est pas juste des fictions, ce sont aussi des amis quelques part, et on s'attache à eux. Parce qu'entre être avec des personnages pendant 2-3h et puis c'est fini, comme dans un film, ou les voir évoluer pendant, des années, il y a quelque chose de très différent qui se crée. Un film quelque part, c'est trop court, on n'a pas le temps d'en profiter que c'est déjà fini.


Et donc How I Met, ça fait maintenant 4 ans je pense que je suis cette série, pas toujours de manière très assidue, mais bon... Et ce soir, ça m'a fait vraiment du bien de voir ça. Il y a plusieurs moments qui m'ont touchés, qui ont fait ressortir les larmes, que ce soient des choses joyeuses, ou des choses tristes, quand il y a un débordement d'émotions quelque part. Je crois que quelque part, c'est ça aussi que m'apportent les séries, les romans... Plus que toute autre chose, c'est la possibilité de libérer mes émotions, de libérer ce que je ressens tranquillement chez moi, sans qu'elle ne menacent personne, que je peux lâcher du contrôle que j'ai dans la vie de tous les jours, parce que quelque part, c'est pas réel, que je peux enfin laisser tout ça s'exprimer, sans avoir à le gérer. Puis en même temps, de retrouver parfois des situations que je vis où que j'ai vécu, de voir parfois des choses qui me mettent face à moi même. Comme cet extrait par exemple, avec en même temps la musique qui l'accompagne que je suis allé chercher du coup.
C'est Barney, le blond, qui a une occasion de peut-être avoir quelque chose qui lui tiendrait énormément à coeur. J'aime beaucoup ces deux scènes. Quelque part, j'ai l'impression d'y voir une part de mon histoire. De voir ce que quelque chose pourrait donner, et finalement de renoncer, de ne pas oser quelque part. D'être incapable en quelque sorte de saisir les opportunités qui se présentent à moi, puis de repartir seul sur ma route à chaque fois quelque part. Cette espèce de chose qui fait mal à tout le monde, ce truc en moi que je ne vois pas. Mais ce qui est plus étrange encore, c'est que ce soit Barney, avec qui je ressente cette affinité sur le coup. Parce qu'a priori, c'est pas vraiment lui avec qui on m'identifierait le plus. Mais quelque part, ça rejoint cette capacité chez moi à multiplier les points de vue, à être capable de voir tout un tas de liens entre les choses, sorte de je ne sais quoi, il y a trop de moments où je ne me comprend pas moi-même. Et ça me fait réfléchir quelque part. Quelles sont donc les choses auxquelles je croyais, et qui m'ont empêché de voir d'autres choses qui devraient être évidentes? Par quoi ai-je encore pu me laisser aveugler? Sur quoi suis-je en train de me mentir? Et qui est probablement à l'opposé de tout un tas de choses que je me raconte. Encore des choses à creuser, mais je crois qu'il est temps de remettre la suite à demain, et la signature du contrat de travail.

dimanche 20 mars 2011

Citations I

Pourquoi nous haïr?  Nous sommes solidaires, emportés sur la même planète, équipage d'un même navire. Et s'il est bon que des civilisations s'opposent pour favoriser des synthèses nouvelles, il est monstrueux qu'elles s'entredévorent.
Terre des hommes (1938)

Nous sommes riches aussi de nos misères.

Vol de nuit

Et enfin un plus long extrait de Terre des Hommes.


« Ce qui sauve, c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence… »
« Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait. » Cette phrase, la plus noble que je connaisse, cette phrase qui situe l’homme, qui l’honore, qui rétablit les hiérarchies vraies, me revenait à la mémoire. Tu t’endormais enfin, ta conscience était abolie, mais de ce corps démantelé, fripé, brûlé, elle allait renaître au réveil ; et de nouveau le dominer. Le corps, alors, n’est plus qu’un bon outil, le corps n’est plus qu’un serviteur. Et, cet orgueil du bon outil, tu savais l’exprimer aussi, Guillaumet :
« Privé de nourriture, tu t’imagines bien qu’au troisième jour de marche… mon cœur, ça n’allait plus très fort… Eh bien ! le long d’une pente verticale, sur laquelle je progressais, suspendu au-dessus du vide, creusant des trous pour loger mes poings, voilà que mon cœur tombe en panne. Ça hésite, ça repart. Ça bat de travers. Je sens que s’il hésite une seconde de trop, je lâche. Je ne bouge plus et j’écoute en moi. Jamais, tu m’entends ? Jamais en avion je ne me suis senti accroché d’aussi près à mon moteur, que je ne me suis senti, pendant ces quelques minutes-là, suspendu à mon cœur. Je lui disais : « Allons, un effort ! Tâche de battre « encore… » Mais c’était un cœur de bonne qualité ! Il hésitait, puis repartait toujours… Si tu savais combien j’étais fier de ce cœur ! »
Dans la chambre de Mendoza où je te veillais, tu t’endormais enfin d’un sommeil essoufflé. Et je pensais : « Si on lui parlait de son courage, Guillaumet hausserait les épaules. Mais on le trahirait aussi en célébrant sa modestie. Il se situe bien au-delà de cette qualité médiocre. S’il hausse les épaules, c’est par sagesse. Il sait qu’une fois pris dans l’événement, les hommes ne s’en effraient plus. Seul l’inconnu épouvante les hommes. Mais, pour quiconque l’affronte, il n’est déjà plus l’inconnu. Surtout si on l’observe avec cette gravité lucide. Le courage de Guillaumet, avant tout, est un effet de sa droiture. »
Sa véritable qualité n’est point là. Sa grandeur, c’est de se sentir responsable. Responsable de lui, du courrier et des camarades qui espèrent. Il tient dans ses mains leur peine ou leur joie. Responsable de ce qui se bâtit de neuf, là-bas ; chez les vivants, à quoi il doit participer. Responsable un peu du destin des hommes, dans la mesure de son travail.
Il fait partie des êtres larges qui acceptent de couvrir de larges horizons de leur feuillage. Être homme, c’est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde.
On veut confondre de tels hommes avec les toréadors ou les joueurs. On vante leur mépris de la mort. Mais je me moque bien du mépris de la mort. S’il ne tire pas ses racines d’une responsabilité acceptée, il n’est que signe de pauvreté ou d’excès de jeunesse. J’ai connu un suicidé jeune. Je ne sais plus quel chagrin d’amour lavait poussé à se tirer soigneusement une balle dans le cœur. Je ne sais à quelle tentation littéraire il avait cédé en habillant ses mains de gants blancs, mais je me souviens d’avoir ressenti en face de cette triste parade une impression non de noblesse mais de misère. Ainsi, derrière ce visage aimable, sous ce crâne d’homme, il n’y avait rien eu, rien. Sinon l’image de quelque sotte petite fille semblable à d’autres.
Face à cette destinée maigre, je me rappelai une vraie mort d’homme. Celle d’un jardinier, qui me disait « Vous savez.., parfois je suais quand je bêchais. Mon rhumatisme me tirait la jambe, et je pestais contre cet esclavage. Eh bien, aujourd’hui, je voudrais bêcher, bêcher dans la terre. Bêcher ça me paraît tellement beau ! On est tellement libre quand on bêche ! Et puis, qui va tailler aussi mes arbres ? » Il laissait une terre en friche. Il laissait une planète en friche. Il était lié d’amour à toutes les terres et à tous les arbres de la terre. C’était lui le généreux, le prodigue, le grand seigneur !
C’était lui, comme Guillaumet, l’homme courageux, quand il luttait au nom de sa Création, contre la mort.


C'est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
Le Petit Prince (1943)

samedi 19 mars 2011

titre pourri (au début c'était un truc sur une lumière perdue dans l'univers, mais bon...)

Bon, je viens de regarder la victoire contre le Pays de Galles, avec deux essais de Lionel Nallet,  ancien capitaine de Castres, et du coup une très grosse pensée pour Al, je me souviens de l'époque où on mattait le tournoi ensemble, et dès qu'il avait la bal, limite, t'avais un orgasme :D. D'ailleurs, je vais bientôt redescendre sur Toulouse, et je viendrai faire un tour à Castres, me recueillir sur ta tombe. Faudra juste que j'arrive à retrouver où c'est, mais la dernière fois, j'ai réussi!!! D'ailleurs je vois Raph demain. Enfin, qu'importe, enfin si ça fait plaisir de le revoir régulièrement, il est en stage à Valenciennes là, et je crois qu'il va falloir que j'aille y faire un tour. Putain, il y a trop d'endroits où faut que j'aille Londres, Copenhague, Nice, Besançon, Bordeaux... Heureusement que je vais avoir une paye d'ingénieur bientôt. Puis j'ai trop envie d'aller me caler quelques jours à Hossegor, loin de tout, sans ordi quoique, mais au moins sans internet, en tête à tête avec l'Océan, avec les étoiles, avec les forêts de pins, l'eau partout, et puis la tranquillité, la paix, il n'y a vraiment pas grand monde à cette période de l'année. L'occasion de faire un bon gros bilan de cette fin d'études, début de boulot... Dire au revoir dans ma tête à toutes ces années, passer un nouveau cap, dans cette putain de vie.
Tiens, d'ailleurs, ça me ramène au titre de ce post, le point de lumière perdu dans l'univers, soleil, étoile, phare... Toutes ces choses qui ne brillent pas pour elles-même mais qui pourtant assurent tellement pour le reste. Qui apportent de la lumière,  de l'énergie, des repères à ce qui les entoure. Tiens d'ailleurs j'ai cette musique qui vient de passer, bon oky elle au dessus mais c'est pas grave. C'est classe quand même comme rôle, un peu comme celui de berger, de guide. De celui qui regarde les autres, qui guérit les blessures, comme de voir les oiseaux. Découvert angus & julia Stone il n'y a pas si longtemps, et je crois d'ailleurs que je suis en train de tomber amoureux de ces musiques. En même temps, bon voilà, le truc, c'est que j'ai un peu aussi un cœur d'artichaut (avec un t et pas un d), donc c'est pas toujours évident à gérer, et faut savoir s'en protéger parce que des fois, c'est la merde et le bon plan pour se faire prendre pour un pigeon. Alors, certes je suis un pigeon, je le dis tout le temps, mais bon il y a des limites.  Putain, je suis en train de dire n'importe quoi, mais c'est ça qui est bon en même temps. Enfin, je plains ces  pauvres lecteurs, mais qu'importe le fil de ma pensée est tel le Nil, toujours changeant, avec des crues, parfois trop fortes, parfois pas assez, souvent assez bonnes, et un fleuve où il fait bon naviguer. J'aime bien naviguer sur le cour des pensées qui me traversent,  parfois, ce sont des crocodiles ou des hippopotames, et il vaut mieux s'en méfier, d'autres fois, ce sont des Ibis, ou des roseaux. Ah tiens, je devrais pouvoir le même genre de truc avec la mer.  Mais bon osef, ça reste mon blog, donc je laisse les trucs au feeling comme je le sens. Mouais, ça va être chelou si je relis ça, vaudrait ptetre mieux éviter quand même. Mais des fois j'essaierai quand même des entrées plus construites, genre des trucs serieux plutôt que juste de l'écriture automatique. En même temps, c'est vachement plus sympa en mode écriture automatique, genre pas de prise de tête, on laisse juste les mots couler, alors que sinon c'est vite chiant. J'aurais du naitre pour le surréalisme tiens. Ouais, vous aussi ça vous parait totalement farfelu comme idée. Heureusement je ne suis pas toujours d'accord avec ce que j'écris.

Mais que sommes nous sinon des être en perpétuelle contradiction avec nous mêmes? Où à la manière de Saint Exupéry, j'ai envie de dire qu'il n'y a pas vraiment de contradiction, juste un point de vue à changer, une articulation des choses à trouver, un sens à créer quelque part. Parce que Le Sens transcendant des choses, je ne vois pas comment on pourrait le trouver, si tant est qu'il existe. Mais créer des sens, des images, des points de vue, des manières d'arranger les choses pour leur donner un sens qui nous convient, je crois que cela est possible. Et j'ai envie de dire que c'est là à la fois la grandeur et la déchéance de l'homme, cette possibilité de créer un sens, de créer du sens, de trouver un point de vue, avec lequel les choses prennent du sens. Le problème étant de croire que celui-ci est transcendantal et non subjectif. Et quelque part, c'est ça une lumière dans la nuit en fait. C'est quelque chose qui éclaire le monde sous un jour nouveau. Ni plus vrai, ni plus faux qu'un autre, juste voir les choses sous un jour différent. Donner aux gens un nouveau point de vue, et mine de rien, même si comme je l'avais dit avant ça peut être déstabilisant, quand on ne sait quel point de vue choisir pour une situation donnée, je trouve ça classe, parce que ça libère, ça ouvre des possibilités, même si en même temps ça lie à ce jour nouveau que l'on peut s'approprier. C'est con à dire quelque part, mais ce qui libère lie. Encore une de ces pseudos-contradiction, encore un exemple de mots qui se tirent la langue. Tiens, je pense que je vais me remettre à la lecture de Zarathoustra, et mettre des extraits ici. Mais  avant cela j'ai envie d'aller me poser à coté de la Seine. J'aime bien l'eau, elle m'apaise souvent.

titre inconnu 1

Je sens qu'il va y avoir pas mal de titres inconnus, a priori, en tout cas au moment où je commence à écrire. Parce que il va y avoir pas mal de moments, où je vais sentir ce besoin d'écrire, mais sans savoir par où commencer. Et là, je crois que j'ai vraiment besoin d'écrire. Et j'ai aussi pas mal de choses à dire je crois, on va bien voir ce que ça va donner.
Déjà pour commencer, j'ai deux idées qui me viennent en tête simultanément, et du coup, je sais pas trop par quoi commencer. Si déjà par les choses positives coté boulot/soirée d'hier soir à l'école. Ça y est j'ai répondu à la proposition de boulot, je vais signer mon premier contrat de travail lundi. J'ai aussi enfin mon attestation de diplôme d'ingénieur. Et c'est plutôt classe en fait. Ingénieur Toulousaing comme on dirait à l'école. Ça me fait quand même plaisir, même si d'un autre coté, rentrer dans le boulot, la vie active, les entreprises sans cœur, ça me fait chier, c'est quand même une bonne chose, l'arrivée de l'indépendance enfin en tout cas financière, franchir un cap, à ce niveau là, je crois que j'en ai besoin aussi. C'est quand même pas mal, puis avoir un appart plus grand, un nouveau chez moi, un vrai chez moi à essayer d'aménager (ça c'est pas gagné par contre), mais bon c'est quand même cool. 
Après, la soirée d'hier, quelque chose de bien, même si j'ai fini par un espèce de vomi tout pourri. J'étais moyennement motivé pour y aller au début, et puis finalement, je suis très content d'y être allé, j'ai l'impression que quelque chose s'est débloqué aussi, notamment, en rapport avec Al, puis c'est peut-être un peu la conséquence aussi d'avoir enfin mon diplôme. Déjà, c'était soirée avec de la Délirium Tremens en pression. Et la delirium :) c'est tellement de bons souvenirs, de rappels d'une époque... Déjà rien que pour ça, j'étais obligé d'y aller. Et puis, plaisir de discuter avec quelques anciens, que je n'avais pas vus depuis quelques temps, autour de bières, c'était sympa. Mais le truc le plus important j'ai envie de dire, c'est pas ça. C'est juste ce moment dans la soirée, ou forcément, comme à chaque fois que je retourne à l'école, il y a quelqu'un qui vient hanter mes pensées. Où je sens le besoin de sortir de la soirée, de m'éloigner de l'agitation... Où le souvenir de Al est juste trop pesant. J'ai envoyé un message à quelqu'un que je nommerai X, pour préserver son anonymat, juste disant que ce con me manquait.  Ah, si avant discuté un peu avec un autre pote qui nous avait pas mal connus Al et moi. Et il nous présentait comme un couple, mais quelque part, c'est un peu ce que nous étions. Toujours ensemble ou presque. Très souvent en communication. A nous raconter un peu nos vies respective. Puis les techniques d'enfoirés que les autres avaient développés pour me faire bouger. Si ils venaient me proposer un truc, moi et mon dynamisme légendaire j'ai envie de dire ^^, j'avais tendance à répondre, "ouais, je sais pas, machin..." alors du coup ils allaient proposer à Al qui leur faisait "ouais t'inquiètes, je vais bouger Toulousaing et dans une demi-heure on est là". C'était vraiment classe ce fonctionnement qu'on avait, une sorte de complémentarité. Je me rappelle aussi de Al, une fois où j'étais assis derrière le bar, puis quelqu'un qui voulait s'assoir, puis Al qui lui fait : "non la c'est pas la peine, Toulousaing il bougera pas." Cette espèce de complicité, de connaissance de l'autre, c'était quand même quelque chose de cool. Et voilà, et donc le truc qui s'est passé hier, c'est que j'étais dans mon bad-trip habituel, et ce qu'il y a c'est que souvent les gens qui l'ont connu, qui connaissent cette douleur, me laissent la gérer tout seul, et bon, c'est quelque chose que j'apprécie, puis dans ces cas là, en général on sait pas trop quoi faire. Et là, justement un autre pote qui est venu. Qui a mis sa main sur mon épaule, et qui a juste dit "je sais". Puis qui est resté un peu à coté en silence, puis qui a commencé à dire des conneries. Puis, j'avais ma bière vide, et il a juste changé ma bouteille avec celle que quelqu'un n'avait pas fini, et on a bu sa bière comme des enfoirés en ce marrant, puis après il a échangé à nouveau les bouteilles. Et puis un autre truc, je sais plus trop quoi. Mais, c'était juste magique quelque part. Pour une fois le moment où j'ai pensé à Al, ne signifiait pas la fin de la soirée pour moi. Et tout d'un coup, j'ai pu me remettre dans l'ambiance, me remettre à dire/faire de la merde. Comme si quelque part, je me retrouvais. Comme si il y avait un poids tout d'un coup qui s'était levé de mes épaules aussi, puis en même temps, avec l'obtention du diplôme, c'est comme si ça me permettait aussi de lâcher tout ça. Puis, ça me rappelle aussi ce week end d'intégration juste après sa mort, où le samedi soir je crois, sur le coup de minuit, SF était dehors dans un coin en train lui aussi de bader, d'y repenser, et je me rappelle être venu le voir, et d'avoir réussi à le motiver pour la suite de la soirée, lui avoir raconté comment serait Al à ce moment là, de lui avoir communiqué de l'énergie, quelque chose de génial, puis il a enchainé la suite de la soirée. Et moi, je suis juste allé me coucher en suivant. Mais quand il dit que nous étions un couple, oui c'est vrai, il a raison quelque part. Je me rappelle mon père une fois, Al était passé chez moi, qui m'avait dit, "mais vous êtes amoureux?". Et quelque part, je crois que oui, c'était un peu ça, même si le coté physique n'était pas du tout présent. Et je crois que des fois, je ne me rends pas vraiment compte d'à quel point nous étions proches, d'à quel point cette histoire est gravée en moi, fait partie de moi, de tout ce que je ressentais pour lui. Et je sais que même si j'exprime rarement ce que je ressens, que je crois ne jamais lui avoir dit à quel point il comptait pour moi, je crois qu'il le savait. Que quelque part, il me connaissait suffisamment, pour ne pas en avoir besoin, que ce n'était pas un enjeu entre nous en fait. Et je voudrais encore te dire mec merci pour tous ces moments qu'on a vécu, pour tout ce que tu m'as apporté, et que tu m'apportes encore, à travers ta mort, en me faisant me rendre compte aussi, d'à quel point je peux juste aimer les gens, de me faire me rendre compte que même si je suis souvent sur la retenue, il y a d'autres choses derrière, et que si je faisais des crises d'angoisse après ta mort aussi, ce n'était pas pour rien.
Et dans le même registre, quelque part, en fait, c'est juste nickel, ça me fait une transition parfaite (en tout cas dans ma tête parce que la transition viendra après). Au coup de fil de C aujourd'hui. Alors pour "les lecteurs avertis", C est comment dire, quelqu'un de génial aussi avec qui j'ai passé 3-4 mois l'an dernier. Une relation incroyable, ma première véritablement d'une certaine manière. Quelqu'un avec qui on s'est apporté énormément dans des moments difficiles, quelqu'un en qui, j'ai une très grande confiance, quelqu'un a qui j'ai donné, et qui m'a donné, ce qu'elle a qualifié tout à l'heure "d'amitié amoureuse", et qui est en train d'avancer aussi avec des hauts et des bas, mais qui a l'air plutôt dans une bonne spirale, et ça me fait vachement plaisir. On s'est assuré une présence, une assistance mutuelle, vraiment une très très belle histoire, saine, claire. Qui je crois, s'est arrêtée au bon moment, mais qui continue encore aujourd'hui, même si c'est de manière différente, où chacun était juste content quelque part de pouvoir donner à l'autre, et essayait de recevoir de l'autre, où on s'autorisait  à donner, peu importait les conséquences, et d'être capable de se montrer l'un l'autre ce qu'on s'apportait, à juste se vouloir mutuellement du bien et chacun pour soi aussi, et à essayer de se l'apporter dans la mesure du possible. Quelque chose de vraiment classe, quelque chose qu'on est content d'avoir vécu, et ça fait du bien aussi de se le rappeler.

Et donc a priori, on devait se voir demain elle devait venir sur Paris pour un rendez-vous qui finalement n'a pas lieu, et du coup on devrait se voir mardi. Et donc, c'était trop classe, elle me connait trop bien quelque part, et j'adore ça. Je me rappelle le jour où on a commencé, une des choses qui a fait que ça a commencé c'est quand elle m'a dit, derrière la peur, se cache une envie. Ce qui était assez vrai en l'occurrence. Et donc en trois secondes, elle me fait juste comme ça : toi, tu en as gros sur la patate, sans agressivité, enfin, juste un constat, mais qui en fait est tellement vrai. Et mon dieu qu'est-ce que ça m'a fait du bien de discuter avec elle aussi, de voir que la conversation était toujours aussi fluide, de se rappeler que même si on ne se voyait plus beaucoup, ou qu'on ne se parlait pas énormément ces derniers temps, tout était encore là quelque part, la fluidité de la conversation, la connaissance de l'autre, de savoir que ce qu'on avait était toujours là, qu'on pouvait toujours se parler simplement, que quelque part cette connaissance qu'on a l'un de l'autre, si ça nous relie, ça nous libère aussi. Et donc si j'écris tout ça aujourd'hui, c'est aussi parce qu'elle me demandait si je continuais d'écrire, notamment d'écrire pour moi, et c'est un peu ce que je compte faire ici en fait, et ce qui me donne l'inspiration ce soir aussi. Parce que c'est assez impressionnant le bien que ça peut me faire d'écrire, ce que ça peut m'aider aussi à sortir les choses, à voir ce qu'il y a en moi et que sinon, parfois, je suis incapable de voir, comment ça peut être une manière en fait, de me révéler à moi-même, parce que je crois et d'ailleurs j'ai commencé à écrire dessus, la personne dont j'ai le plus peur, quelque part, c'est avant tout moi, et de ce que je peux ressentir. Et donc qu'elle sache que si je ne parlais pas trop, si j'avais du mal à me lancer, si je restais évasif, à ne pas entrer dans les détails, c'était avant tout parce que ça me touchait, et que ça me faisait mal, que c'était avant tout parce que je n'étais pas bien, et que quelque part, ce dont j'avais besoin, c'était qu'on vienne me chercher tranquillement avec assurance, avec douceur de quelque part, juste m'encourager sans me mettre de pression, juste avec des faits simple, de savoir que si j'étais comme ça, ce n'était pas contre elle, que ce n'était pas que je boudais... Je crois qu'il y a trop de gens qui se laissent abuser par mon air faussement indifférent, cette épine de rose si on veut. Ou comment cacher cette faiblesse qui est ce que je ressens, ou comment ne pas laisser ce que je ressens me trahir. J'y reviendrai dans un autre post que j'ai commencé. Et je crois que je vais m'arrêter là pour aujourd'hui.

jeudi 17 mars 2011

La nuit

J'aime la nuit. J'aime ces nuits où je reste éveillé une fois tout le monde endormi, ce moment, où je suis enfin seul avec moi-même, où tout le monde est en train de dormir, et enfin, cette paix. Enfin, ce calme. Enfin, cette possibilité de me laisser parler, de laisser sortir, cet absence de besoin, d'être disponible. C'est comme des moments que je prends pour moi. Hier soir, c'était pour la prise d'information sur le CE de mon futur boulot.
Ce soir, j'ai commencé à me faire une playlist, enfin, en regardant parmi toutes les musiques disponibles sur mon ordinateur, et ce qui est cool, c'est qu'elles regroupent de nombreuses époques de ma vie. Chaque type, est en quelque sorte associé à des moments, à des sensations, à des états d'esprit. L'état d'esprit. Voilà quelque chose qui est je crois très important pour moi, en fait une des choses qui m'intéresse le plus, l'état d'esprit des gens, et que je dois assez bien sentir je crois. Plus que de parler d'état émotionnel, ou d'émotions, je crois que c'est plus l'état d'esprit que j'arrive je pense à percevoir, et leurs évolutions. Enfin peut-être.  Enfin, fin de la digression, c'est cool, parce que c'est comme si quelque part, j'étais en train de me revisiter, à réentendre des musiques qui quelque part font partie de moi, qui ont émaillées divers moment de ma vie, qui réveillent des choses différentes choses en moi.

Toujours aimé aussi la nuit, surtout ces nuits chaudes d'été, où l'on peut rester tard dehors, sans avoir peur du froid, puis se laisser aller à regarder les étoiles, profiter de la fraicheur après une journée chaude, puis cette impression de respirer, d'absence de pression, de calme. Et se laisser aller à voir, à sentir l'air sur sa peau, à entendre les bruits de la nature, à regarder, à sentir... Enfin, laisser les sens juste transmettre leurs informations, sans les contrôler, les laisser s'exprimer. Entendre les grillons. Sentir l'air léger.

Vivement quelques vacances cet été.

lundi 14 mars 2011

Et l'Egypte s'éveilla

Bon, voilà le dernier Christian Jacq que j'ai lu. Ca fait plaisir, parce que ça faisait une éternité genre bien 6-7 ans au moins je dirais que je n'en avais pas lu! Et putain, qu'est-ce que ça fait plaisir, de se remettre comme ça dans un livre, d'être incapable de le lacher avant d'avoir regardé la suite. Le nombre de fois où l'on se dit allez tiens, c'est le moment d'aller dormir, (un peu comme là en fait) mais où c'est juste impossible de ne pas regarder la suite. Ou bien où l'on se dit à la fin du chapitre j'arrête pour se dire la même chose en plein milieu du chapitre suivant. Puis de feuilleter la suite du livre pendant des heures en regardant la suite des parties de l'histoire les plus interessantes. Bon, encore que là, je ne me le suis pas trop dit avant 8-9heures, mais bon, j'ai encore continué à regarder la suite pendant trop longtemps. Puis bon, c'est un peu ce que je fais aussi avec ce blog à la con, je me mets à rajouter des messages les uns à la suite des autres au fur et à mesure qu'une nouvelle idée me vient. Et donc ce qui est classe, c'est de partir comme ça dans ce monde de l'Egypte antique, avec leurs dieux, leurs magie, mais aussi, leur mode de vie, profitant là des qualités d'Egyptologue de Christian Jacq, le tout romancé facile à lire, et un poil addictif j'ai envie de dire. Mais putain, qu'est-ce que ça fait du bien de se plonger comme ça dans un livre, et d'oublier tout ce qu'il y a autour le temps de la lecture. De vivre en même temps, ce qui se passe.
C'est assez impressionnant d'ailleurs, la manière dont je peux réagir dans l'imaginaire. Je sais que souvent, dans la vie réelles, je ne montre pas tant que ça mes émotions, mais depuis un bon moment déjà, elles ont tendances à sortir beaucoup plus quand je pars ailleurs. Comme si en quelque sorte, le fait que ce ne soit pas réel me donnait toute liberté pour les laisser sortir, que ça me libérait des contraintes de qu'est-ce que mes émotions peuvent faire aux gens, d'être enfin seul avec mon bouquin et comme dirait Frédéric Schiffter, opposer une fin de non recevoir au monde.
Enfin donc là, ce livre racontait, les étapes et les épreuves franchies par le premier pharaon, pour réunir le pays des deux terres, qui étaient au début dominées par des clans, entrés en guerre au début du livre, puis pour repousser des envahisseurs lybiens au nord, et Sumérien au Sud. Avec toujours cette magie de l'antiquité égyptienne, faisant intervenir différents dieux, animaux aux pouvoirs surnaturels, le culte aux dieux... Puis la caractérisation des personnages, qui au final ne change souvent pas tant que ça d'une fois sur l'autre, mais avec souvent des correspondances avec différents types de caractères assez amusante. Donc le troisième tome est "fini", je crois qu'il y a encore quelques passages qu'il va falloir que je lise.

Antoine de Saint Exupéry

Bon, je suis en forme, j'ai pas envie de dormi, donc je vais continuer de parler pour ne rien dire.
J'ai envie là de parler rapidement d'un auteur que j'apprécie énormément : Antoine de Saint Exupéry. Son oeuvre n'est pas très importante au niveau de la taille, mais je trouve qu'au final, on a trop tendance à ne se souvenir que du Petit Prince, livre pour enfants, où de l'aviateur, ou des circonstances de sa mort, quand son nom est évoqué.
Alors certes, le Petit Prince est un chef d'œuvre, à la fois par la simplicité de son écriture, mais aussi car il donne à voir une certaine vision de la vie et des hommes, mais quelques autres de ses livres valent aussi les détour. Je n'ai pas lu Courrier Sud, le suivant vol de nuit est assez intéressant, mais on est encore dans la jeunesse, dans le roman, en quelques sortes, mais on sent poindre la suite. Viennent ensuite, ce qui semble constituer le coeur de ce qu'il a écrit avec Terre des Hommes, Pilote de guerre, Lettre à un otage, et enfin Le petit prince, et Citadelle, qui a été publié à titre posthume.

Terre des Hommes, Pilote de guerre est Lettre à un otage sont très intéressants, dans le sens où M. de Saint Exupéry, raconte différents moments de vie, et les pensées ou visions, où points de vue qu'il en extrait. Dans une sorte d'aller-retour permanent entre sa vie, ses expériences, du vécu, et une manière d'organiser ce vécu dans une sorte de description des différents "mécanismes" qui régissent les hommes, et leur psychologie. Une manière de changer de point de vue, et de remettre aussi en cause nombre de vérités établies, où d'a priori. Ce que j'aime aussi c'est qu'il a une manière assez simple de parler, n'hésitant pas à parler directement au lecteur, ou à confier ce qu'il pense de ce qu'il est train d'écrire. Il arrive à établir une sorte de dialogue avec le lecteur. Et en quelques sorte, se contente de nous montrer des choses, et de se montrer lui, avec une sorte d'authenticité, de simplicité rafraichissante.


Ensuite Citadelle, est assez difficile à décrire déjà parce que c'est une œuvre posthume, et donc fatalement pas terminée, mais il nous livre des éléments de sa pensée, à travers de nombreux petits chapitres exprimant ses différentes manières de voir les choses.

Voilà pour ce soir sur Saint Ex, comme présentation générale, mais je pense qu'on en reparlera ;)

Humeur du soir, bonsoir

Bon, les deux premiers messages avaient été écrits il y peu.

Là, c'était ce soir


Bon, je comprends plus rien. Je me suis arrêté brutalement la dernière fois, rappelé par quelque chose venant d'une situation amoureuse, d'une sorte de triangle... Mais là, je crois que je suis mal, que je suis vraiment mal en fait. Mais je n'y comprends juste plus rien. Je n'y comprends vraiment plus rien. J'ai l'impression d'être en paix, et en même temps, pas du tout. Je sais pas. Je suis en sous-poids déjà, assez nettement, et la faim, va et vient bizarrement. On croit que c'est la classe parce que je vais avoir un boulot facilement, et j'aime bien faire semblant de le croire. Mais ne me suis-je pas détruit par la même occasion ? Ne suis-je pas qu'un imbécile qui aime bien se croire plus beau plus fort qu'il ne l'est réellement ? Qui ose espérer qu'on l'aime ou qu'on l'apprécie, mais qui ne fait que se mentir ? Pourquoi encore une fois le sommeil n'a-t-il pas l'air prêt à venir ? Pourquoi ce retour des envies suicidaires tout d'un coup. Ou bien ne me suis-je pas encore trop chargé les épaules ? Que se passe-t-il ? Est-ce l'apparition de quelque chose d'étranger en moi qu'il me faudrait couper, encore une fois ? Que m'arrive-t-il bordel de merde !!!!!!! A la fois l'impression d'être en paix, et des douleurs qui viennent plus ou moins régulièrement notamment au niveau du ventre ? Ou bien est-ce un processus d'auto-destruction qui s'est finalement lancé, l'acceptation enfin que ma vie touche à son terme, que je n'ai absolument rien à y faire ? Ne suis-je pas en train de me laisser abuser quand on me dit que je suis bien, que je suis génial ? Ou bien y a-t-il quelque chose que je ne comprends pas. Quelle est cette chose en moi qui a l'air si bien, si précieuse ? Est-ce que je prends trop de douleur sur ma gueule, ou bien suis-je juste un vide interne ? Je crois que j'ai besoin d'aide mais je ne sais pas où la demander, je ne sais pas comment la demander. Ne suis-je pas en train de me mentir quand j'ai l'impression d'aller bien ? Je fume trop beaucoup trop. Je suis las, fatigué, de cette vie, de ce bordel, et j'ai l'impression parfois de trucs qui peuvent arriver. Ne seraient-ce pas que des mirages ? Ne suis-je pas juste une sorte d'extra-terrestre, complètement ailleurs quoi qu'il arrive, ou suis-je encore en train de m'inventer des histoires complètement débiles. Ou bien me suis-je encore chargé d'un poids inhumain ? Quel est donc ce poids qui pèse sur mes épaules ? Suis-je incapable de m'occuper de moi ? Suis-je dans le rêve ou la réalité ? Que vaut-il mieux ? On dit que j'aide les gens, mais qui m'aide à moi ? Suis-je même capable de m'aider ? De m'occuper de moi ? Quelle est donc ma voie mon chemin ? Il paraît que je trouve ma voix, mais à quel prix cela se paie-t-il ? Que suis-je donc en train de payer ? Quelle est donc cette chose, ou bien suis-je juste une sorte de monstre inhumain ? Ne suis-je pas en train de me perdre à croire faire des trucs géniaux ou classe, telle une nouvelle manière de fuir ? Que cela me coute-t-il donc encore ? Pourquoi m'être lancé dans cette opération pourrie de me décacher ? Et en même temps, pourquoi suis-je donc incapable de l'arrêter ? Quel est-donc ce mélange à la fois de sensation d'impuissance, et de toute puissance ? Ai-je donc l'esprit trop ouvert et que ça me perd ? Ne devrais-je pas me contenter de la médiocrité quotidienne ? Qui suis-je qui suis-je donc ? Serais-je une sorte de sangsue particulière, qui se greffe aux gens ? De manière subtile ? Ou bien tout cela serait-il juste la douleur du savoir. Que tout ce que je me cachais avait bien raison d'être caché ? Et aurait juste mieux fait de le rester ? Que c'était juste un moyen de survie ? Ou bien vois-je parfois les choses trop vite, trop instinctivement ? Pourquoi ce désir est-il trop présent ? Dois-je donc me brûler, pour finir jeune, tel un feu d'artifice ? Cette incertitude que j'aime cet inconnu que j'aime ne seraient-ils pas en train de me tuer ? Et que sont donc ces impressions de gens qui me parlent parfois ? Pourquoi ai-je donc cette impression d'entendre souvent parler dans ma tête est-ce un guide ou au contraire une erreur ? Pourquoi cette indécision me hante-t-elle donc ? Cette voix dans ma tête qui me dit qu'on m'aime, qui me dit plein de choses, qui prend des tonalités différentes, qui s'associe à des gens que je connais. Puis ces impressions de déjà-vu quand je prends une bonne décision qui ne sont plus là. Serais-je donc si près de la fin, enfin ? De la libération de ce monrde ? Ou bien je suis juste fou, complètement timbré, ayant juste besoin de me détruire ? Ou bien est-ce juste moi qui suis incapable d'accepter mon destin d'accepter qui je suis ? Suis-je trop humble ou trop orgueilleux ? Ou même trop fier de mon humilité ? Pourquoi ai-je donc cette lâcheté de vouloir faire plaisir aux gens, de vouloir les voir sourire, de les voir surmonter leurs épreuves, leurs peurs... Est-ce juste parce que quelque part, c'est ma souffrance que je veux faire voir ? Ce qui si peu voient ? Cet air léger, gentil, indifférent, moqueur, ce coté facile à vivre, qui ne pose pas de problèmes, inculqué, inscrit en moi. Moi parait-il si joyeux, depuis tout petit, tellement gentil, tellement un connard oui ? Ou bien cette gentillesse donnée aux autres, n'est-elle pas une marque de haine envers moi-même ? Une des technique des plus perverses poussée à bout ? Mais le pire, c'est que j'aime faire plaisir aux gens que ça me fait plaisir à moi. Mais n'est-ce pas là un mensonge que je me fais ? Encore un ? Pourquoi cette impression à la fois d'avancer, mais en même temps, c'est comme si j'en étais toujours au même point de départ. Quel est donc ce truc que je ne vois pas en moi ? Quelles sont donc ces choses en moi qui demeurent invisibles ? Quel est donc ce truc que tout le monde a l'air de voir en moi, mais que je ne vois pas, que je ne puis identifier ? Serait-ce justement, cette envie de rien, cette absence totale d'ambition, cette humilité, qui paradoxalement, me rendrait justement digne d'honneurs dont je n'ai que faire ? Ou peut-être que du coup, je saurai apprécier à leur juste valeur, à la fois insignifiants, et très importants. Et en même temps, cette sorte de force en moi, de force tranquille, de puissance. Cette impression d'être à la fois, si grand et si petit comment le gérer ? Qu'en faire ? Comment ces choses là se lient-elles ? Que faire de cette absence de valeur quelque part, de cette remise en question permanente de tout ce que je connais ? De cette sorte d'attrait vers le vide, vers le néant ? Ne serais-je pas mieux complètement obtu et débile, enfermé dans des schémas ? Mais n'est-ce pas aussi m'enfermer dans un schéma que de pratiquer cette remise en cause permanente ? Cette adaptabilité, cette ouverture d'esprit, qui ne seraient au contraire que la preuve d'une grande fermeture à accepter ce qui ne passe pas par une sorte d'évaluation interne ? Comment faire quand on voit toutes ces choses qui peuvent être à la fois un cadeau du ciel, et une malédiction ? Sachant qu'un cadeau du ciel, peut-être une malédiction et l'inverse aussi. Cette permanence de l'influence du point de vue sur la réalité, sur toutes les choses. Qu'en faire ? Cela me fait penser à la fin du petit prince, en particulier à cette phrase :
« Regardez le ciel. Demandez-vous : « Le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? » Et vous verrez comme tout change... »
Ce principe qui peut s'appliquer partout. Comment arriver à distinguer les choses, quand tout est à la fois question de point de vue, mais qu'en même temps, il y a une réalité intangible ? Que faire de cette sorte de richesse inutilisable quelque part ? Comment savoir qui on est, ce qu'on veut, ce dont on a envie, quand tout se mélange ainsi, quand on a à sa disposition un tel éventail de possibilités ? Quand on sait que tout est à la fois important, et vain ? Quand ce qui sécurise insécurise, et inversement ? Quand un moment, on est là de la vie, on n'en peut plus, puis qu'on sait que quelques temps après, ça sera le contraire, ou que ce sera de la colère, ou de la joie... Quand on sait que ce que l'on veut, peut être à la fois un piège que l'on se tend, ou au contraire, une intuition sincère ? Que toutes ces questions, toutes ces contradictions apparentes, sont à la fois richesse et malédiction, comment arriver à articuler les choses, et surtout dans quel but ? Puisqu'on peut s'imaginer un but et se rendre compte que l'on veut le contraire en fait. Quand un moment on est heureux de tout ça, et l'autre, on en est fatigué, ou en colère. Et surtout je suis même en contradiction avec tout ce que je viens d'exprimer. J'ai juste envie de ne plus être, et en même temps, c'est impossible. Je crois qu'au final, j'ai juste mon coeur qui pleure.

Boulot et aventure...


Ah mon cher Antoine, mon cher Antoine de Saint Exupéry, une nouvelle fois, il me semble que tu avais raison, quand au début de Terre des Hommes, tu plaignais ces pauvres populations de bureaucrates qui ne connaissaient rien, qui ne comprenaient pas ce qui leur manquait, et qui n'était rien d'autre que le goût de l'aventure. Cependant, je diffèrerai de toi sur un point, c'est que l'aventure ne nécessite pas forcément le voyage. Je crains malheureusement qu'aujourd'hui le genre d'aventure d'exploration du monde... ne soit plus vraiment possible. Et il me semble que l'aventure, on peut la trouver dans les endroits les plus inattendus, pour peu qu'on se donne la peine de voir les choses ainsi. Aventure exploration, aventure humaine, mouvement, repos, dangers auxquels on fait face, peurs, blessures, guérisons, cicatrices... Quand je vois tout ce que recouvre ce mot d'aventure, je me rends compte que c'est quelque chose qu'on peut trouver partout et que quelque part c'est juste ça la vie, l'aventure, le charroi qu'elle crée, les sacrifices qu'elle impose et qu'elle permet, l'exaltation qu'elle provoque, et donc le sens qu'elle donne aux choses, les découvertes qu'elle permet, à la fois sur soi, et sur les autres, cette capacité qu'elle a nous montrer face à nous même, à nous confronter à nos peurs, à nos envies, à nos rêves, et à la réalité. Mais qu'importe après, la réussite ou l'échec, le bonheur, ou malheur qu'elle provoque, qu'importe le temps qu'elle dure, qu'importe ce qu'on sacrifie pour la vivre, qu'importe les souffrances, si l'aventure est belle. Car ces souffrances, ce qu'on échange contre cette aventure lui donne justement de sa valeur de sa beauté, et si l'aventure est belle, quelle que soit sa fin, on peut alors la regarder avec ce sourire nostalgique, à moitié rêveur, goutter à l'enchantement de ces temps révolus, regarder ce qu'on a fait les erreurs les bon moments, avec ce regard d'amour, se dire, oui j'en ai bavé, oui il y a eu des moments difficiles, mais ce contre quoi ils ont été échangés le méritait. Le temple que j'ai construit était classe et puis il était mien, c'était moi.
Qu'est-ce que la vie, sinon une aventure ? Un temps à passer avant de mourir, et que faire de ce temps ? Quel est le but de l'aventure sinon elle-même ? Quel intérêt peut bien avoir une aventure si elle n'est pas vécue pleinement ? Vivre n'est-ce pas aussi construire cet ensemble de temples, différents, correspondants à des moments, des épreuves différentes, mais qui mis ensembles, vus de haut crée ce magnifique sanctuaire interieur.
Mais qu'est-ce que l'aventure, sinon s'affronter soi-même ? Se rencontrer, se découvrir ? Qu'est-ce que l'aventure sinon faire face à des épreuves ? Sinon aller chercher en soi des ressources jusque là inconnues ? Qu'est-ce quelque part, sinon s'apprivoiser et apprivoiser les autres, découvrir leurs forces, leurs faiblesses, leur solidité, leurs failles... Peut-être est-ce aussi ce que Nietzsche voit par se surpasser soi-même.
Mais partir à l'aventure, ce n'est pas s'oublier, ce n'est pas non plus se suicider. Ce n'est pas juste foncer dans le tas sans se poser de questions. Ça ne doit pas être non plus un prétexte pour faire n'importe quoi. Parce que dans une belle aventure, il y a toujours des moments plus calmes, des moments pendant lesquels il faut se préparer à affronter les épreuves, un moment où on jauge les forces en présence, où l'on s'assure que tous les participants ont bien envie d'y participer, car chacun est libre de choisir sa ou ses propres aventures, celles dans laquelle/lesquelles il a ou non envie d'aller.

Premier message, extrait d'une citation


« Rien de plus facheux en effet, ni de plus dangereux d'ailleurs pour ceux qui en sont les apparents bénéficiaires, que cet aveu de similitude et de fraternité universelles: car, de ce que cet homme doit être tenu pour mon semblable, il s'ensuit nécessairement qu'il doit penser ce que je pense, estimer bon ce que j'estime bon ; et, s'il se rebiffe, on le lui fera savoir de force. C'est pourquoi le fait de reconnaitre en l'autre son semblable constitue toujours moins une faveur qu'une contrainte et une violence.  » Clément Rosset, la force majeure (début du livre).