Suite à ce titre encore une fois merveilleux, dans sa manière, de présenter le post qui suit, je me demande combien de temps, je vais arriver à trouver des titres aussi explicite. Et je dois bien avouer que c'est bien le genre de défi qui me plait bien. Enfin, bon tout ça pour dire pas grand chose en fait, pour l'instant.
Sinon, tout à l'heure en lisant le magnifique blog de Fréderic Schiffter, je me souvenu une fois de plus, et je dois dire que c'est le cas pratiquement à chaque fois que je lis un journal/regarde un JT, pourquoi je suis bien content de ne pas avoir la télé, et que je préfère ne pas trop prêter attention à toutes les "nouvelles", et autres commentaires journalistiques/politiques (le mélange des deux étant souvent détonnant). Souvent utilisé comme un formidable outil d'abrutisation j'ai même envie de dire de propagande. Je me souviens avoir eu la curiosité de regarder une émission où il était invité, c'était en décembre, avec "l'évènement des chutes de neige..." (ou comment aussi faire tout un pataquès de ce qui est à la base quand même un non évènement ) et de ce reportage, où j'avais l'impression qu'on me donnait des images, tout en me dictant ce qu'il fallait penser... Ce qui est cool en même temps quand je vois des trucs comme ça, c'est que je suis bien content de rester hors du monde, "on my way" comme on dit. Mais c'est quelque chose que j'ai je pense pas mal cultivé, cette capacité à quelque part rester sur ma route, sans trop me laisser perturber par les évènements exterieurs. Ce qui est en même temps assez paradoxal, ayant un niveau d'empathie assez élevé, et certains diraient parfois, un certain sens de la diplomatie. Quoique c'est peut-être aussi ça la diplomatie justement, d'être capable de rester sur sa route en évitant les a coups.
Tiens, d'ailleurs, ça me fait penser à ce que m'avait dit ma prof de Maths de 5eme. Je me rappelle qu'à l'époque, j'ai fait quelques trucs bien sales, mais depuis tout petit ça m'arrive des fois des fois d'être capable de me comporter de manière vraiment pas correcte, enfin c'est sans trop de rapport là. La classe de cinquième était parrait-il en tout cas de l'avis des profs je me rappelle, une classe difficile. Et j'avais assisté au conseil de classe du second trimestre, et quand était venu mon tour. Je me rappelle très bien la prof de Math qui avait dit et avait dit avoir voulu le dire devant moi : PY, il fait son chemin tranquillement, sans se laisser perturber par les autres. Et je me dis que c'est ptet pour ça aussi que j'ai l'impression que la chanson de Sophie Zelmani 'on your way', que j'avais mis l'autre fois me parle autant.
Enfin, pour en revenir au journalisme, et à tous les gnansgnans pourris sur la vie machin tout ça, le truc soit disant trop précieux, et une espèce de diabolisation de la mort qui a tendance à m'énerver, je me suis dit un truc en pause clope, je dois dire que j'ai bien aimé : "Si on ne vit qu'une seule fois, on ne meurt qu'une seule fois aussi, et ça serait con de rater sa mort!" Mais je reste persuadé que quelque part que la mort est aussi une charité parfois. Ca reste une partie de la vie. Tiens ça me fait penser à cette phrase dans Terre des Hommes (finalement j'ai mis un peu plus que ce que je ne pensais) :
Adieu, vous que j’aimais. Ce n’est point ma faute si le corps humain ne peut résister trois jours sans boire. Je ne me croyais pas prisonnier ainsi des fontaines. Je ne soupçonnais pas une aussi courte autonomie. On croit que l’homme peut s’en aller droit devant soi. On croit que l’homme est libre… On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre. S’il fait un pas de plus, il meurt.
À part votre souffrance, je ne regrette rien. Tout compte fait, j’ai eu la meilleure part. Si je rentrais, je recommencerais. J’ai besoin de vivre. Dans les villes, il n’y a plus de vie humaine.
Il ne s’agit point ici d’aviation. L’avion, ce n’est pas une fin, c’est un moyen. Ce n’est pas pour l’avion que l’on risque sa vie. Ce n’est pas non plus pour sa charrue que le paysan laboure. Mais, par l’avion, on quitte les villes et leurs comptables, et l’on retrouve une vérité paysanne.
On fait un travail d’homme et l’on connaît des soucis d’homme. On est en contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer. On ruse avec les forces naturelles. On attend l’aube comme le jardinier attend le printemps. On attend l’escale comme une Terre promise, et l’on cherche sa vérité dans les étoiles.
Je ne me plaindrai pas. Depuis trois jours, j’ai marché, j’ai eu soif, j’ai suivi des pistes dans le sable, j’ai fait de la rosée mon espérance. J’ai cherché à joindre mon espèce, dont j’avais oublié où elle logeait sur la terre. Et ce sont là des soucis de vivants. Je ne puis pas ne pas les juger plus importants que le choix, le soir, d'un music-hall.
Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieue, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu’ils ne sentent pas, comme les fourmis, à l’usage qui en est fait. De quoi remplissent-ils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches ?
Une fois, en Russie, j’ai entendu jouer du Mozart dans une usine. Je l’ai écrit. J’ai reçu deux cents lettres d’injures. Je n’en veux pas à ceux qui préfèrent le beuglant. Ils ne connaissent point d’autre chant. J’en veux au tenancier du beuglant. Je n'aime pas que l’on abîme les hommes.
Moi je suis heureux dans mon métier. Je me sens paysan des escales. Dans le train de banlieue, je sens mon agonie bien autrement qu’ici ! Ici, tout compte fait, quel luxe !…
Je ne regrette rien. J’ai joué, j’ai perdu. C’est dans l’ordre de mon métier. Mais, tout de même, je l’ai respiré, le vent de la mer.
Ceux qui l’ont goûté une fois n’oublient pas cette nourriture. N’est-ce pas, mes camarades ? Et il ne s’agit pas de vivre dangereusement. Cette formule est prétentieuse. Les toréadors ne me plaisent guère. Ce n’est pas le danger que j’aime. Je sais ce que j’aime. C’est la vie.
Il me semble que le ciel va blanchir. Je sors un bras du sable. J’ai un panneau à portée de la main, je le tâte, mais il reste sec. Attendons. La rosée se dépose à l’aube. Mais l’aube blanchit sans mouiller nos linges. Alors mes réflexions s’embrouillent un peu et je m’entends dire : « Il y a ici un cœur sec… un cœur sec… un cœur sec qui ne sait point former de larmes !… »
« En route, Prévot ! Nos gorges ne se sont pas fermées encore il faut marcher. »
Mais bon, tout ça je pense que c'est aussi lié au fait que j'ai enfin fini la Naissance de la tragédie de Nietzsche. Et je dois dire que je suis assez mitigé après cette lecture. En même temps, c'est son premier livre. Et j'ai de loin préféré lire en fait, la préface (ou introduction enfin je sais plus mais qu'il a réécrite quelques années plus tard). Alors, j'ai apprécié ses descriptions d'Apollinisme et du Dyonisien. En tout cas dans le sens, où il me semble que ce sont deux images, stigmatisants plusieurs types de comportement humains, et du rôle de l'apparence... Mais alors après... Toutes ses considérations sur l'art, la supériorité de l'un, de l'autre, le coté exhaltation, l'"argument décisif", la "grandeur de l'esprit Allemand", le coté un peu : là est la vérité, a tendance à me saouler/passer complètement à coté. Autant j'aime bien voir les relations entre les différentes conceptions appoliniennes, et dyonisiennes, a priori opposées, et comment elles s'enrichissent mutuellement dans la tragédie, autant quand on me dit que la tragédie est la forme suprême de l'art, ça me les brise. Ou plutôt peut-être juste que je n'en ai absolument rien à fouttre. Enfin, c'était quand même interessant, va juste falloir que je décide quel est le prochain livre à lire dans le train pour aller au boulot.
D'ailleurs, à ce propos, time to sleep.
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