Bon, finalement pas de départ à Hossegor, temps trop pourri.
Du coup, je peux en profiter pour écrire un peu ici en cette journée pluvieuse. Je crois que ce que je voulais dire avant-hier aussi dans les situations de bénéfices secondaires, et qui m'énerve le plus dans ces cas là, c'est d'être capable de les voir, et de les assumer. Déjà, je pense que des comportements nocifs qui nous apportent des bénéfices secondaires on en a tous ou presque, et que c'est même quelque chose de normal. De normal dans le sens, ou c'est aussi une défense, et que ces bénéfices secondaires apportent quelque chose de concret, et que si on met en place ces comportements, c'est aussi pour qu'il y a quelque chose, une faille, une blessure, une raison de laquelle il est impossible de préjuger qui nous "oblige" à le mettre en place. Que c'est en quelque sorte une réponse à un traumatisme. Et qu'on se construit aussi en fonction de ces comportements. Et nécessairement, dès que quelque chose vient réactiver le traumatisme, de près ou de loin, les comportements se remettent en place, de manière automatique, même si ce n'est pas la meilleure chose à faire. Qu'ils peuvent aussi se remettre en place de manière sournoise et souvent inconsciente.
Alors, certains ne sont pas maléfiques, ni nécessairement pathologiques, mais une chose qui me parait essentielle, si l'on veut des bases solides, si l'on ne veut pas être un poids mort, si l'on ne veut pas entrainer les gens dans nos propres blessures, dans nos propres problèmes, et avoir des relations saines, c'est déjà d'être capable d'identifier ces situations, ces comportements et d'être capable de les accepter. De ne pas en rendre uniquement les autres responsables, mais d'avoir l'humilité de dire "oui, j'ai ce comportement pourri."
Après se pose la question de faire un choix entre les bénéfices secondaires ou un comportement moins nocif. Là encore, je crois que c'est avant tout un choix personnel. Parce que je ne crois pas que quelqu'un d'exterieur, même si il peut nous alerter sur un comportement, puisse savoir tout ce qui se cache derrière, puisse savoir si on a la force ou non de l'abandonner et de passer à autre chose. Parce que quelqu'un d'extérieur ne peut pas savoir tout ce que remettre ce comportement en cause, en question, peut réveiller comme blessure, comme traumatisme... Et que c'est toujours facile de dire à quelqu'un il faut faire comme ci, il faut faire comme ça, de se mettre en position de donneur de leçon, mais en même temps, on ne sait pas ce que l'autre traverse, et puis que sait-on de ce que ça peut coûter à l'autre de remettre en cause ses comportements? Serions nous prêt à remettre en cause tous nos comportements comme ça? Qui sommes nous pour juger des choix de quelqu'un d'autre, en ce qui le concerne? On n'est pas à sa place. Autant il me semble nécessaire d'être capable de juger de ce qu'on veut bien faire ou pas avec quelqu'un d'autre, autant, verser dans le procès d'intention, me parait malsain.
En tout cas, il me parait pour le moins douteux, de prétendre vouloir arrêter le comportement, (même si dans l'absolu on préfèrerait), si on n'est pas prêt à dire au revoir aux bénéfices secondaires, et si l'on n'est pas prêt à aller regarder de plus près les différentes blessures, si l'on n'est pas prêt à se remettre en cause en profondeur etc... De toute façon, je ne pense pas que ce soit une honte que de ne pas le faire. Mais dans ce cas là, autant l'admettre, ça évite de perdre son temps.
Ensuite si l'on veut s'en débarrasser, je crois que c'est déjà important de croire en la possibilité de s'en débarrasser, d'être prêt à retourner voir les blessures, d'être prêt à s'approcher de ce qui fait mal, mais avec un oeil exterieur, d'être capable de voir les mécanismes mis en oeuvre, pour compenser, de comprendre la blessure, de voir ce qui a pu la causer, d'analyser ses conséquences. Puis aussi de changer la blessure, d'être capable de diminuer la douleur qui en sort, de nettoyer...
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