jeudi 27 septembre 2012

Les chemins de l'existence

J'en ai déjà un peu parlé ici, mais j'ai une vision de la vie, que beaucoup qualifient de triste, déprimante, et euh, comment dire tout un tas d'adjectifs joyeux de ce genre là qu'on peut utiliser pour qualifier quelqu'un qui dit "le but de la vie c'est mourir" (réalité en même temps, on ne peut plus logique la fin de la vie, c'est la mort, enfin, je n'exprime rien de neuf), ou "vivre vraiment sa vie, c'est juste passer le temps entre sa naissance et sa mort, qu'importe ce qu'on fait dedans", encore une fois, ce qui me semble être d'une vérité, et d'une logique, assez imparable. Enfin, surtout au delà de ça, ça me parait être des axiomes, assez solides, dans le sens ou leur remise en cause me parait, et je me trompe peut être assez compliquée. On peut aussi voir, qu'ils n'empêchent aucunement, de créer des choses, de construire etc...
Ils impliquent par contre, une relativisation assez violente et importante, de tous les préjugés, des notions de réussites, de devoir, de besoin, de "il faut faire quelque chose de sa vie", des besoin de "Justice", "Egalité", "Amour", "Connaissance", "Tolérance" etc...
Je crois que j'avais besoin d'une désintoxication forte de tous ces "Blablas" comme diraient certains philosophes tragiques.
Ce que ces axiomes impliquent, est il me semble très intéressant, puisqu'ils établissent à la fois, une égalité entre tous, dans le sens où notre fin à tous est la mort, un coté tragique à l'existence de chacun, et aux actions de chacuns, une forme d'acceptation de cette fin inéluctable, et donc de lâcher prise, et donc quelque part, de libération de l'angoisse, ce que ça implique, aussi, c'est une libération de la culpabilité, une libération de la Morale, puisqu'en retournant au fait de ce qu'est la vie, celui-ci redevient juste ce qu'il est, un fait brut, libre de toute interprétation quelle qu'elle soit,c'est aussi que les actions de chacun, ses choix, lui sont propres et que chacune à sa validité, et donc de l'unicité de chacun.

Mais, comment dire, en même temps, cette vision, rend toutes les interprétations plus ou moins possibles. Retourner au fait brut, permet de l'interpréter de la manière que l'on veut, et en même temps, à mon sens, rend à l'interprétation, sa valeur d'interprétation, c'est à dire de point de vue, de vision du monde, met en valeur le lieu d'où l'on regarde le fait, ce qu'on souhaite y voir. Cela agit en quelque sorte comme révélateur de celui qui interprète.

Ca me fait penser au langage, je suis en train de lire le tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein, et, dans ce livre, il procède notamment, à une analyse du langage, qui est vu en tant que modélisation de la réalité, en tentant d'en exprimer, en tout cas d'un point de vue logique, ses limites, et ses atouts. Et donc de la vision du langage, en tant qu'outil, permettant de modéliser une forme de réalité, et que quelque part, les mots, le langages, en tant que modèles n'ont de valeurs qu'en ce qu'ils permettent de décrire, dépeindre, modéliser une vision possible du monde. Possible, en ce sens que ce qu'une proposition non réelle sera fausse, en ce sens qu'elle ne correspondra pas à la réalité, c'est à dire aux faits bruts. Je dois bien avouer avoir beaucoup plus de mal à appréhender le coté esthétique du langage, ou celui où l'on va plus s’intéresser aux signes qu'à la signification, je l'aurai plus pour la réflexion, les manières de modéliser (bref, c'est pas le propos là). Et donc, ce qui est intéressant, c'est que du coup, les mots, les signes, ou la structure, si on leur coupe, le lien avec une réalité possible, deviennent, vides, ils ne modélisent plus rien, perdent leur signification. On entre donc à ce moment là, dans une sorte de corruption du langage.

Il y a autre chose que j'ai envie de dire, c'est que je vois donc en quelque sorte un vide d'absolu, de principe, de valeur universelles, sur lesquelles on pourrait bâtir quelque chose, que toutes les constructions que l'on peut faire partent du vide, ou plutôt, j'ai envie de dire de chacun, de sens envies, de ses inclinations, de ce qu'il est. Que ce n'est quelque part qu'un langage, une expression de l'être, et que toutes ces expressions sont possibles. Je vois déjà la réponse, à : mais si il n'y a pas de Justice, de Morale, d'Ethique... C'est donc laisser libre cours à toutes les horreurs abominations etc... Oui, bien sur. Mais, en même temps, c'est aussi laisser libre cours aux belles choses, au don, à l'aide désintéressée. Ca demande, aussi bien sur d'être capable de se défendre des gens qui voudront présenter une vision du monde différente, si l'on veut que la sienne puisse perdurer. Ca permet aussi de profiter de l'instant de répit, pour emmagasiner des forces, pour emmagasiner des images, des souvenirs, de belles histoires que l'on pourra raconter, partager, des moins belles aussi, pour apprendre à s'endurcir, à enrichir son point de vue, à voir à la fois ce que l'on aime, et ce que l'on n'aime pas. C'est quelque part, l'établissement, du goût, de la personnalité, l'arrivée à maturité d'un homme, si l'on devait se comparer à une plante, notre fruit.


Bon, voilà, time to go to bed.

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